mercredi 13 mai 2009

Jay Telfer - Time Has Tied Me (1974)



Ne me demandez par quel compliqué tour de magie je me suis procuré ce disque : je ne vous répondrai pas , c’est un secret que je garde pour moi et que je ne chuchoterai à quiconque. N’y voyez nul snobisme de ma part, je suis simplement plus pleutre que courageux et la perspective de voir une laconique armée de nervis labellisés SACEM entourer mon modeste logis ne m’incite pas à la bravoure. Sachez seulement que le hasard fait bien les choses et qu’une pratique plus que condamnable, voir pétainiste selon un chanteur français sur le retour, est en jeu dans l’histoire.

Pour le reste et donc par la grâce de l’heureux hasard, ce disque est une agréable surprise (merci le hasard, merci la flibuste !), alors parlons on en un peu bien malgré la rétention.

Jay Telfer était le leader des Passing Fancy une petite chose, deux trois mini-tubes sous le soleil late-sixties et rien de plus. « Time Has Tied Me » est son seul et unique album solo, l’esprit y est très décontracté, très détendu. Pour condenser et ne pas trop vous noyer sous les mauvais adjectifs on parlera de folk-rock, de langueur west-coast (bien que Telfer canadien). Rien de transcendant, que de l’agréable, des musiciens tranquilles et pleins de sûreté, une humeur plus lumineuse qu’embarrassée. Parfois une petite pointe sombre, une belle ballade ombragée : « Doldrum », et puis bien vite un titre primesautier, un big band dixie jazz plus guilleret que les trottoirs de la Nouvelle-Orléans : « Ms 'N You », et même, voyez-vous, de la country non métaphysique : « Yellow Hair ». Le tout est plus débonnaire qu’autre chose avec toujours dans la voix de Telfer comme un grain Donald Fagen qui n’ose pas vraiment s’avouer. Bref sans être crucial,un bon disque et une bonne surprise.

NB : Après ce disque Jay Telfer serait parti pour Los Angeles, Hollywood et tout le tremblement. On l’aurait vu scénariste chez Menahem Golan (Cannon Films) puis victime d’une déplaisante crise cardiaque (je ne sais pas ce qui est le pire des deux). Aujourd’hui il serait éditeur d’une revue d’art à Toronto. Enfin rien n’est moins certain.


PS : il se pourrait bien que pour l’occasion j’ai « niqué hadopi ». Ne me demandez pas comment.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

De qui est la longue citation sur le baiser qui est sur Remake/Remodel ?

Philippe L a dit…

... Robert Walser

Anonyme a dit…

Encore lui !
Tu connais le film invisible de J-C Monteiro d'après Walser ?