De Bobb Trimble aux garçons coiffeurs eighties, de Jonathan Richman aux machines cramoisies pour rien, de l’innocence des pionniers (Gene Holly, Buddy Vincent) au post-modernisme sournois (Tom Devoto, Howard Verlaine), bref du noir et blanc de son premier album aux teintes rose délavé de celui-ci, Jeremy Jay aurait découvert la perversité post-pop. Oh rassurez-vous pas grand-chose d’inquiétant dans cette perversité là ! un léger décalage, un beat neurasthénique : « Gallop », une guitare raide, une courte ligne de synthétiseur rachitique jouée avec un doigt, ce laconique dégoût nasillard dans la voix : « We Were There » de l’évidence mélodique un peu partout. En gros rien de compliqué.... Notre power-pop boy peigné circa 75 secoue quarante années de culture rock et les chansons tombent… vous me direz que la recette est simple et que c’est celle d’un adolescent indolent peu préoccupé par toutes ces histoires de transmission et de transcendance vers le style qui devraient occuper un vrai songwriter digne et mûr… et vous aurez raison, car Jeremy Jay n’invente rien pas plus qu’il ne transcende. Vous me direz aussi que ce disque ne tient pas la route sur une pourtant ridicule distance de 32 minutes… et vous aurez encore raison. Vous me direz qu’il n’y a que trois vrais bons titres et que le reste sent le remplissage la rentabilisation pop et l’amortissement digital à pleins naseaux, vous me direz tout ça et vous aurait tort d’avoir raison… écoutez « Winter Wonder »… chose curieuse cette chanson, la meilleure chanson du premier album de Jeremy Jay, est plantée au beau milieu de son deuxième album, c’est pervers, compliqué, je tourne autour du pot et rien ne tombe… va-t-il falloir que je secoue quelque chose ?
3 commentaires:
Mr Raoul, je cautionne vos dires plus qu'une fois: deux fois tiens.
Merci cher Oliver.
Il y a donc encore quelques inconscients à bien vouloir arpenter ce bleugh ; c’est inquiétant.
ça n'a rien à voir avec JJ mais je me demandais si tu avais déjà posté un billet sur Skip Spence, sous la mention "croquignolet" il ne donne pas sa part au chien, et Oar... arf...
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