samedi 3 mai 2008

Kevin Ayers - May I ?



« A l’incroyable, au merveilleux, à l’élégant, ces trois héritiers des petits-maîtres, ont succédé le dandy, puis le lion »

L’aube, apparition venue sans bruit qui se tient debout dans la chambre, comme une fée effleurant mon lit ; mon secret et mon imagination…
C’est mon secret : je voudrais me trouver libre de toute contrainte, matérielle ou sociale ; vivre somptueusement et progresser chaque jour dans la maîtrise de moi-même, rester en dehors car rester détacher donne plus de pouvoir que de posséder toutes les choses. Pour ce qui est de mon imagination et de cette prétendue création d’un autre moi-même éventuel : je tente de rester bien établi en moi-même, jusqu’à ce que je sois enlevé à moi-même, sans moi-même.

Nonobstant ces vaporeuses considérations, je suis à sec. J’aurais pu par exemple vous parler de Kevin Ayers, mais voilà je suis vide et vidé, terriblement. J’aurais pu vous parler des dandys décalés, du détachement ; remonter jusqu’aux mystiques rhénans, Maître Eckhart ou Henri Suso. Remonter, tout en oubliant l’archevêque, jusqu’à ces doux croyants en passant par l’école de Canterburry , mais non je suis asséché, déshydraté et en manque d’inspiration… terriblement. Il ne sera donc pas question ici de tout cela ; mon secret est aussi mon absence d’imagination. Vous n’apprendrez rien de plus sur ce fabuleux May I ?, sur le très jeune Mike Oldfield à la basse, sur le tendre saxophone de Lol Coxhill , sur cette voix qui n’est que de la nonchalance ; c’est à dire tout (ou presque). Dommage nous aurions pu ensuite parler un peu plus de Kevin Ayers, de ses chansons lunaires ; mais pas de ses albums trop inégaux, de sa blondeur et de sa douceur. Nous aurions également pu nous souvenir de toutes ses bouteilles à la mer envoyées depuis les Baléares pendant que l’autre, Syd Barrett, restait planté au fond d’un jardin en friche.. Nous aurions pu parler de ce grain de voix inimitable, de cette gravité au service de l’aérien, de la simplicité ou de l’indolence. Nous aurions pu parler de tout ça. Nous n’en parlerons pas… Il faudra donc savoir s’établir dans un simple abandon. Car un désir sans mesure, s’il est trop grand peut devenir un obstacle caché.

3 commentaires:

skorecki a dit…

très beau teenager baryton, mais ça se gâtera avec l'âge: le dernier cd vaut trois écoutes ... au mieux ... disons que kevin ayers est le jacques higelin anglais, et ça ira pour un jeudi de mai (un higelin avec soft groupe, ce qui vaut évidemment de l'or ...)

Unknown a dit…

non, non kevin ayers est magnifique, higelin est chiant

ojo d'oro a dit…

J adore Kevin ayers je l ai vu dans les années 90 au cirque d hiver d Amiens en même temps que John cale