Je dois avouer, et sans torture aucune, un intérêt relatif pour l’œuvre de Frank Zappa. Cette pataphysique que je sens, voyez-vous, confusément caboter vers Pierre Boulez et son giscardisme rampant, au mieux m’intrigue, au pire m’assomme avec la régularité métronomique de feu l'estourbisseur de la Villette. Bref, Zappa en dehors de deux trois trucs au début, de ses « amis » Shaggs et Van Vliet, me captive vaguement et de loin. Il faut dire que le problème provient autant de moi que de lui ; que je suis très peu velléitaire et que chez cet hurluberlu trop conscient de son hurluberlisme l’écoute sent trop l’effort pour que je sois vraiment honnête … D’un autre coté, et là les zappistes vont sautiller, me traiter de salaud, le personnage m’amuse, pas mal, souvent, sans plus, suivant l’humeur du jour… Zappa serait donc un croquignolet à fort potentiel, mais avec quelque chose qui cloche, le rapport « raison déraison » semblant, chez lui et en loucedé basculer du côté de l’amidonné, finalement loin de Jérôme Bosch, Nietzsche ou Artaud, cintrés notoires, moins giscardiens et vrais croquignolets eux. Malgré cela, laissons l’artiste à ses « mots » et à une anecdote croquignolette :
« Il y a quelques années, lors d’un concert à Philadelphie une fille s’est approchée de la scène et a retiré sous nos yeux sa petite culotte bleue. Je savais que mon batteur et un autre type de l’orchestre aimaient renifler les sous-vêtements féminins. Aussi, j’ai poussé mon batteur vers la fille pour qu’il renifle sa petite culotte. C’est ce qu’il fit avec l’approbation du public. J’ai su, de source sûre, que l’odeur du slip en question avait failli être fatale à mon musicien… Constatant que le public avait beaucoup apprécié ce petit numéro improvisé, je décidai peu à peu de proposer chaque soir à des jeunes filles d’en faire autant. Mais je remarquais en même temps, un peu désolé, que la plupart des filles portaient des pantalons ! Afin des les aider, je leur expliquais comment il fallait s’y prendre pour retirer sa petite culotte sans enlever son pantalon. Pour celles qui portaient de toutes petites culottes, je préconisais de déchirer l’un des deux cotés et de les retirer par une jambe. Pour celles qui étaient vêtues de culottes hideuses en coton, je leur enjoignais d’aller les retirer dans les toilettes. J’ai pu ainsi récupérer des centaines de petites culottes. J’ai tout donné à une artiste du Colorado… »
1 commentaire:
Bonjour, la citation de Zappa utilisée comme critique n'est pas valable. en effet, Zappa évolue la majeure partie du temps dans le milieu du rock'n'roll. Hors dans ce milieu, des millions de culottes mouillent lorsque le guitariste prend un solo. C'est comme ça que ça marche et Zappa ne fait, comme à son habitude, que révéler cette absurdité en allant jusqu'au bout. Zappa aura toujours contrôlé ce qu'il faisait et on lui aura toujours reproché cela. Zappa est un grand compositeur, pas un simple touche à tout. je comprends parfaitement que son travail, et même sa tronche ne puisse pas plaire... Mais pour moi c'est un artiste essentiel et un artiste honnête, une qualité qui manque cruellement dans ce milieu.
P.S: Zappa n'a pas du tout apprécié les interprétations de Boulez. Il était furieux!
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