Le 18 mai 1967, Emil Cioran croit fermement que s'il a pu tenir le coup jusqu’ici, c’est parce que devant chaque tristesse il aura opposé une tristesse plus grande encore pour la neutraliser, l’amadouer : « pour ne pas succomber au premier abattement, je m’en suis imposé un second plus fort ». C’est la salutaire politique du pire, – salutaire pour lui en tout cas. C’est une méthode qu’il est difficile d’appliquer, mais elle est la seule pour ceux qui se voient assaillis presque journellement par des accès de découragement : « En enfer, pour m’en accommoder, je demanderais qu’on me fît passer d’un cercle dans un autre et qu’on les multiplie indéfiniment : un autre pour chaque jour, avec toutes sortes de nouvelles tortures. »
Le 18 mai 1980, Ian Curtis s'est pendu, certainement parce qu'il n'aura pas su opposer une tristesse plus grande à l'une de ses grandes déprimes passagère, c'était il y a 37 ans, presque l'âge de notre nouveau président de la République.
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