Après avoir orienté les Beau Brummels dans un sillon pop folk psychédélique (Triangle un chef-d'œuvre), leur producteur Lenny Waronker embarque nos oiseaux vers Nashville avec l’idée futée de leur faire goûter un petit bout de country. Une country débarrassée de pas mal de choses, une country avec des cheveux un peu longs et en tous les cas une country très influencée par d’autres oyseaux les Byrds de Sweetheart of Rodeo!
Bon alors, les faux dandys Brummels digèrent-ils bien les Stetsons ? Grande question ? Pour s’éloigner des métaphores culinaires à chapeau plouc, disons que si on égare un peu de la mélancolie moirée qui faisait la singularité (le charme ?) des premiers Brummels le disque est néanmoins très bon, marqué par la musicalité maligne de musiciens * pas décontractés pour rien avec plein d’intuitions dans le territoire de l’arrangement. Un banjo accrocheur Turn Around un vibraphone qui tend la mélodie Deep Water un orgue matois parfois Jessica … Le tout dégageant une tenace saveur de Byrds barbu et de Dylan circa 68 sans le laid back palmipède (et les lyrics.) Bon évidemment et surtout il y a la voix toujours majestueuse de Sal Valentino, moins nimbée et dans le spleen et plus dans une exhortation ambrée des sentiments, une voix plus mûre qui assume sa pleine complexité. Écoutez Little Bird par exemple, nous ne sommes pas loin de Tim Buckley même si derrière la trame musicale est beaucoup moins aventureuse …
* En 1968 les Beau Brummels ne se résument plus qu’à Sal Valentino et Ron Elliott, accompagnés par un aréopage de paisibles requins Nashvilliens , le guitariste Jerry Reed et le batteur Kenneth A. Buttrey, vétérans des Nashville’s session de Dylan notamment.
1 commentaire:
Dans la même veine, l'album de Ron Elliott "The Candlestickmaker" (1970)a ses bons moments.
Pilou72
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