mardi 26 septembre 2006

Années vides ...




« mon opinion était faite : les flics étaient des monstres, les ministres, tous des salopards arrosés par les promoteurs qui défiguraient la France, et puis de toute façon, le pays entier avait collaboré pendant la guerre. Les Français étaient des cons, l’affaire était entendue. Je m’enfuyais sans vergogne. Je m’hypnotisais pendant des heures à écouter de la musique planante : une espèce d’étang, survolé par un nué d’oiseaux qui tournaient en rond, voilà le paysage où j’aimais m’abandonner. »

Papier peint à motif vaguement arrondis, vaguement « design » , pantalon en tergal parfois à carreaux, sous pull en lycra plein d’électricité trop peu statique, pouf en plastique et gilet afghan, fin des espoirs de l’élan et de la naïveté de la politique vers le politique gueule de bois carabinée olympe du plombé plombant. Et moi qui était enfant en plein milieu de cette chose peu gracieuse : les années 70 un océan marronnasse émétique voilà les années 70 - mais océan passionnant quand même à bien y réfléchir … le premier petit récit de Michka Assayas publié en 1990 n’est que ça : du marron, un joli petit truc nauséeux sur cette époque, vu un peu après, de biais avec l’ironie … et pas mal de petites intuitions impressionnistes … des gouttes d’eau sur une vitre, des pointes de seins qui ressemblent à des petites saucisses … c’est surtout un joli livre sur la perte de l’enfance sur cet oxygène des premières fois ou tout est plus grand et vraiment ressenti et que forcement après les premières fois les choses sont plus petites et que ça craque moins au creux de l’estomac, saloperie de maturité…

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