jeudi 12 janvier 2006

Patagonie



J’ai ressorti par le plus grand des hasards quelques livres. l’ Agostino d’Alberto Moravia qui est un magnifique petit livre sur l’adolescence, la découverte de la sexualité et de la violence qu’elle entraîne, l’abandon de l’état d’enfance lumineux vers des choses plus ténébreuses et insoupçonnés c’est un bon livre et il faut lire Moravia auteur assez mésestimé, ensuite vous pouvez vous plonger sans sourciller dans Le Piéton De Paris de Léon-Paul Fargue qui est une merveilleuse description du Paris de l’entre deux guerres, Fargue flâne délicatement entre la Tour Eiffel, Montmartre et le Marais et c’est toujours très amusant et tendre. Un autre voyageur plus lointain et plus sombre c’est Bruce Chatwin et son En Patagonie, grand livre de voyageur, grand livre tout court en fait , parfois cocasse et passionnent pour ceux qui comme moi font une légère fixation sur la dite Patagonie « Il n’y a plus que la Patagonie, La Patagonie, qui convienne à mon immense tristesse…» (Cendrars). Vous pouvez aussi vous bousiller tranquillement le moral avec Nécropolis de Herbert Liebermann, l’un des thrillers les plus glauques et terrifiant qui soit, le héros est médecin légiste ( brrr )et c’est beau livre sur New York. « Le psychiatre sait tout et ne fait rien. Le chirurgien ne sait rien et fait tout. Le dermatologue ne sait rien » Autrement vous pouvez lire le gros pavé d’ Alain Gerber sur Chet Baker Chet justement c’est un roman biographique ou une bio romancée un peu sur le modèle de Citizen Kane, une succession de témoignages parfois fictifs parfois réels qui mixés malaxés donnent un sentiment d’intimité subtil avec «l ‘ange » Baker, évidement Gerber est extraordinairement érudit et c’est un passeur merveilleux , il vous fera découvrir en contrebande une multitudes de Jazzmen, terriens, aériens et le plus souvent camés, très belles pages sur le détachement Bakerien et réhabilitation un peu du jazz blanc West Coast. On peu lire Chet avec ouvert en permanence le Dictionnaire du Jazz de Comolli, Carle et Clergeat ce qui peut éclairer les lecteurs un peu béotiens comme moi, ce qui permet aussi la découverte de destins singuliers et tragiques comme celui de Tony Fruscella …« … et les mélodies tendres et sereines qui, d’être ainsi hyper-exposés et comme suspendues, basculent, en effet du coté de la douleur, mais légère et délicate, celle-ci masquée, jamais vraiment dite… » Pour finir-je vous conseille Les fruits du Congo de Vialatte qui est surtout connu comme chroniqueur et comme traducteur de Kafka pourtant Vialatte est aussi un romancier merveilleux et les Fruits du Congo un roman délicieux à l’humour un peu brumeux. (c’est un conseil d’ami.)


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Très bon Chatwin en effet. Excellent styliste.

Anonyme a dit…

Etrange cette résonance ! Je prépare actuellement un voyage en Argentine...

Anonyme a dit…

Ah, Chatwin...! Celui-là est une merveille de dosage, de douceur et de lucidité.