lundi 3 octobre 2005

Désordre – Olivier Assayas (1986)



Clean était un mélo, oui un vrai, mais aussi et surtout un film simple et modeste, un film sobre où l’émotion n’était pas souvent présente de prime abord, sans pathos ni tire larmes, sans éblouissement Sirkien, c’était un film tenu et l'émoi était plus présent dans les temps faibles que dans les « spirales du romanesque ».
 
Pour en revenir à Désordre, je l’ai revu cette après-midi avec un peu d’appréhension et pour tout dire il ma presque bouleversé, tout d’abord pour des raisons intimes et strictement personnelles (donc de mauvaises raisons) et ensuite parce que c’est un film qui malgré ses multiples maladresses, charrie encore pas mal de choses : ce romantisme noir, cette eau bourbeuse dans laquelle tout se noie …( Maggie Chung dans Clean est sûrement une rescapée du naufrage sentimental qui fait tout le prix de Désordre.)
 
Si Clean est serein et émouvant dans ses temps faibles, gérant les péripéties avec l’expérience acquise, assez fluide donc, Désordre est l’inverse, bancal et par structuré , on dira même qu'il est fait de blocs que des scènes, des blocs d’émotion presque, une succession de climax souvent magnifique : Le meurtre, le suicide, les différentes ruptures, la fin, le dernier plan magnifique, Assayas réussie souvent son dernier plan, dans Clean c’est un travelling sur la baie de San Francisco, dans Désordre c’est le visage de Anne Gisel Glass qui disparaît petit à petit et sa voix qui renaît en même temps.
Ce qui articule le récit en dehors de ces fameuses scènes est moins heureux, Assayas n'est pas avec ses temps faibles, mais ce n’est que de l’écume, le film restant vibrant et juvénile dans ses maladresses, sa sincérité ?
Apres il y a toutes ces histoires de style, le début est Bressonien dans la direction d'acteur et Ophulsien dans les mouvements d’appareils, dangereuse mayonnaise , peut-être le « trop plein » du premier film, et à la limite en s’en fout.
Apres il y a toutes ces histoires d'acteurs, ils sont admirables, pris en plein vol, Wadeck Stanczak pas très crédible en Ian Curtis mais fiévreux dans les tourments amoureux, Lucas Belvaux, magnifique plus le film avance et plus il existe dans la retenue, et les seconds rôles : Remi Martin physique, très physique, et le formidable Simon De La Brosse (merde j’en chiale encore ) et le très cool Etienne Chicot, et Anne Gisel Glass, douce et déchirée totalement impliquée. (pour en revenir aux acteurs c’est une génération honteusement sous-employée)


Bon je me suis complètement perdu en route.

1 commentaire:

DSRDR a dit…

La seule chronique de DÉSORDRE du net !