mardi 2 août 2005

Paul Claudel



Pour en revenir aux histoires de piliers, Claudel c’est quand même pas de la gnognotte , même on se dit que l’ambassadeur est plutôt ravagé du dôme !!

Il y a quelqu’un qui m’a enfoncé les doigts aussi loin qu’il peut dans la bouche et je vomis. De temps en temps il vient des morceaux d’homme de lettres : que voulez-vous que j’y fasse ? Et cette poussée, cette acclamation torrentielle de temps en temps, cette vocifération, ça va tout seul, en ordre, en désordre, comme une armée qui remplit le ciel et la terre... Explosion. Une série d’explosions quelquefois !

On a souvent parlé de la couleur et de la saveur des mots. Mais on n’a jamais rien dit de leur tension, de l’état de tension de l’esprit qui les profère, dont ils sont l’indice et l’index, de leur chargement.

On ne pense pas de manière continue, pas davantage qu’on ne sent d’une manière continue ou qu’on ne vit d’une manière continue. Il y a des coupures, il y a intervention du néant. La pensée bat comme la cervelle et le coeur. Notre appareil à penser en état de chargement ne débite pas une ligne ininterrompue, il fournit par éclairs, secousses, une masse disjointe d’idées, images, souvenirs, notions, concepts... Tel est le vers essentiel et primordial, antérieur aux mots eux-mêmes : une idée isolée par du blanc. Avant le mot une certaine intensité, qualité et proportion de tension spirituelle.

Mais peut-être que, plus prochaines qu’étoiles et planètes, toutes les choses mouvantes et vivantes qui nous entourent nous donnent des signes aussi sûrs et l’explication éparse de cette poussée intérieure qui fait notre vie propre. Et tel est le mystère qu’il s’agit présentement de reporter sur le papier avec l’encre la plus noire.

Les ailes nous manquent, mais nous avons toujours assez de force pour tomber.

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