samedi 14 juillet 2007

Jake Holmes - The Above Ground Sound of Jake Holmes (1967)


« Il y a des jours où j’ai de brefs moments de présence aux choses et aux autres, où la vie m’amuse. Michaux a très bien exprimé cela dans Ecuador : « dix, quinze minutes, voilà ma vie »
Nicolas Bouvier - Routes et déroutes

Ce premier album enregistré en 1967 est de très loin le meilleur de Jake Holmes. Il est d’ailleurs tellement bon qu’il faut bien se demander comment la carrière du bonhomme a bien pu péricliter par la suite dans le folk-rock le plus assoupi qui soit ? Peut-être que tout ce que Jake Holmes avait vraiment à nous dire était-il là (?) dans ce disque en forme de cible The Above Ground Sound  et que le reste, hypothétique queue de la comète, n’était et ne sera jamais rien ou tout comme : sorte d'épiphénomène à observer ou pas.
Concentrons-nous donc sur le noyau de cette comète et bien évidemment sur sa chevelure bienheureusement traînante…
Bien joli astéroïde ma foi, avec une chimie assez simple dedans : une voix, trois guitares et rien de plus , restons sobres ( quoique sergio-leoniens) « a songwriter, three guitars and a mirror. » Pas l’ombre d’une quelconque rythmique à l’horizon, si ce n’est cette basse qui charpente le flux sonore. Une voix qui semble parfois se débattre avec elle-même et d’autres fois s’enrouler autour des guitares qui elles passent par toute une gamme de carnations chromatiques. Humeur astringente et désincarnée, abrasivité quasi-velvetienne… folk méandreux flottant vers des rives arpentées par Buckley père et son guitariste Lee Underwood, et uniquement eux. Ballades narcoleptiques à bouquet âcre, acid folk-jazz vraiment acide… hantise de la solitude et solitude des phantasmes… Et ce titre là  Dazed and Confused merveille pillée par Jimmy Page et son gros aéronef. Jake Holmes attend toujours ses droits d’auteur, nous avons le droit d’êtres pris de stupeur et confus pour lui.

Climax - Dazed and Confused

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