vendredi 2 décembre 2005

Gravenhurst - Fires in Distant Buildings (2005)



Le premier album de Nick Talbot dans le genre folk au souffle intimiste était assez agréable, mais pas plus, le genre de chose que l’on écoute trois fois en se disant que ce n’est pas mauvais qu’il y a du goût, mais un goût qui ne reste pas en bouche, une petite entreprise avec des références justes, mais finalement pas d’accent personnel, une sorte d’aquarelle un peu trop diluée.
Et bien après un EP un peu plus intriguant Black Holes in the Sand sort Fires In Distant Buildings et c’est une tout autre histoire, une peinture bien plus consistante où se révèle peut-être ce qui était sournois derrière les ballades plaintives. Talbot a découvert l’obsession, la crainte, la tension, c’est un disque étonnamment hanté. Il y a de la sécheresse, qui vient de la répétition, qui vient des rives du Krautrock, rives qui enserrent un fleuve boueux, qui se jette dans un delta saumâtre, ou … on perçoit des souvenirs de post-rock , du post-punk rude, post, post …
Talbot a trouvé son style, principalement cette voix formidable, flottante, fragile comme du cristal, un certain bonheur dans la ballade opiacé. Par exemple Animals ou il y a cet orgue et ce piano devant qui semblent lutter contre le flot de tension derrière, là est toute la différence. Parfois on se croirait chez les peintres de la maison rouge, parfois ailleurs. Il y a une intrigante et trop maligne pour être honnête reprise des Kinks . Talbot a du vivre des trucs bizarres pour se réinventer pareillement, la vie transforme finalement plus que l’art, peut-être suffit-il de vivre en fait.

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