Les Beat Happening avaient tout pour réjouir l’auditeur. Deux petits gars et une fille qui s’échangeaient leurs instruments au petit bonheur la chance, puis qui sans le moindre professionnalisme bricolaient d’assez remarquables machins branlants. Un genre de Velvet Underground rudimentaire éloigné des canons du professionnalisme et des diktats du studio. Heather Lewis la fille, la « batteuse titulaire » tambourinait comme une Moe Tucker encore plus approximative (une Shaggs possédée ?). Calvin Johnson, l’un des deux garçons, chantait comme un jeune Jonathan Richman. L’autre garçon n’était pas en reste. Les trois étaient touchés par cette grâce qui touche les amateurs lorsqu’ils leur arrivent d’être dépassés par les évènements. Les Beat Happening auront une influence considérable. Ils ouvriront la route à toute une troupe d’heureux amateurs Lo-Fi. Kurt Cobain les citera comme l’une de ses influences majeures (d’autres les considèreront avec une pointe de respect tout en les regardant avec une condescendance suspecte…) Jamboree est leur deuxième disque. Il est à moitié produit par Mark Lenegan. La batterie sonne comme si elle était en carton, les chansons qui le composent sont pleines de fraicheur d’innocence et d’ingéniosité, vous devriez les écouter.
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