Ce silence a duré trop longtemps. C’était un silence effroyable. Un silence rempli jusqu’à la gorge. Un silence sans calme ni quiétude avec tous les inconvénients du silence mais sans aucun de ses avantages. Il m’a fallu tourner bien des fois à son intérieur même pour que celui ci à longue finisse par me piquer d’abattement, de mélancolie, d’ennui. Me piquer pour que je ne me noie pas et que je réémerge comme on réémerge d’un long coma volontaire. Me voilà donc mollement réveillé, faiblement loquace et encore un peu engourdi, faisant tourner une langue qui au propre comme au figuré reste encore empâtée. Alors, parler de quoi ? Du temps qu’il fait ? Du temps qui passe ? De la vie et des « contacts humains » ? Ce genre de choses étant tellement embarrassantes et globalement compliquées je ne m’y risquerais certainement pas. Tiens parlons plutôt de musique, cela n’engage en rien, et cela pourrait être une forme de rééducation tout à fait plausible. Prenons un disque au hasard, prenons ce disque de Kristen Nogues. Il n’a de prime abord rien pour lui - Alan Stivell, harpe celtique, communauté bretonne bretonnante, coopérative d'expression populaire – c’est pourtant une sorte de merveille fantomale avec une atmosphère étrange, une voix cristalline, des chuchotements doux et la constante impression de flotter au cœur d’une forêt mystérieuse soulevée par l’hélium. Bref un vrai bonheur pour bavard solitaire. Voilà vous pouvez l’écouter, il est certainement introuvable en vinyle d’origine, mais disponible dans certaines officines distillant en version compressée. Pendant que je vous tiens et que j’ai la langue encore un peu levée sachez que vous pouvez aussi écouter Matthew Young (Traveler's Advisory), le Dulcimer remplace la Harpe celtique, je vous en parlerais peut-être un jour, c’est un très bon disque aussi.
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