Quelque chose de « moustachu à catogan » ; des effluves de bassin javellisé qui remontent ; les restes d’une ligne de cocaïne qui traînent sur le bord d’une piscine plus Hockney que municipale ; la perversité matoise de musiciens foutrement dégourdis qu’en comparaison les deux Steely Dan sont les Raincoats (ou les Shaggs). C’est le seul disque de Dan Donohue, ne me demandez rien de plus sur lui, c’est une sorte de George Kaplan, il semble avoir existé un jour, mais si peu… oh ! en cherchant bien on découvre qu’il a participé à la — pénible — comédie musicale Jesus Christ Superstar, que son seul album est produit par Terence Boylan, (Don Henley et Stevie Nicks y chantonnent dans le fond), rien de plus, rien de moins, c’est à peu près suffisant… De prime abord tout cela n’inspire aucune confiance, un chanteur fantomal : cette musique trop blanche, trop lisse, ces musiciens trop habiles pour être honnêtes, cette finition trop peaufinée, ce disque qui pourrait tout avoir du cauchemar climatisé west-coast… Pourtant, Dane Donohue est parfois mieux que ce qu’il semble être, un peu sur les bords de ce jazz-rock javellisé abhorré par tout un chacun, plutôt posé à côté de Jackson Browne et cette adult soft pop que l’on écoute souvent avec plaisir tout en sachant qu’elle n’a rien de transcendant, pas loin non plus des Doobie Brothers et de leur musical valium centriste ; en somme plus au milieu de la route qu’au bord de la piscine. On écoutera tout cela avec une vague satisfaction, une morne appétence, on laissera le presque vide nous envahir, ce presque vide ne sera bientôt plus qu’un puits sans fond dans lequel il nous faudra savoir vivre. Voilà.
lundi 8 novembre 2010
Dane Donohue - Dane Donohue (1978)
Quelque chose de « moustachu à catogan » ; des effluves de bassin javellisé qui remontent ; les restes d’une ligne de cocaïne qui traînent sur le bord d’une piscine plus Hockney que municipale ; la perversité matoise de musiciens foutrement dégourdis qu’en comparaison les deux Steely Dan sont les Raincoats (ou les Shaggs). C’est le seul disque de Dan Donohue, ne me demandez rien de plus sur lui, c’est une sorte de George Kaplan, il semble avoir existé un jour, mais si peu… oh ! en cherchant bien on découvre qu’il a participé à la — pénible — comédie musicale Jesus Christ Superstar, que son seul album est produit par Terence Boylan, (Don Henley et Stevie Nicks y chantonnent dans le fond), rien de plus, rien de moins, c’est à peu près suffisant… De prime abord tout cela n’inspire aucune confiance, un chanteur fantomal : cette musique trop blanche, trop lisse, ces musiciens trop habiles pour être honnêtes, cette finition trop peaufinée, ce disque qui pourrait tout avoir du cauchemar climatisé west-coast… Pourtant, Dane Donohue est parfois mieux que ce qu’il semble être, un peu sur les bords de ce jazz-rock javellisé abhorré par tout un chacun, plutôt posé à côté de Jackson Browne et cette adult soft pop que l’on écoute souvent avec plaisir tout en sachant qu’elle n’a rien de transcendant, pas loin non plus des Doobie Brothers et de leur musical valium centriste ; en somme plus au milieu de la route qu’au bord de la piscine. On écoutera tout cela avec une vague satisfaction, une morne appétence, on laissera le presque vide nous envahir, ce presque vide ne sera bientôt plus qu’un puits sans fond dans lequel il nous faudra savoir vivre. Voilà.
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2 commentaires:
oui, oui, lexo, valium ... dans le genre, l'une de mes ex idoles du style zen/californien, était michael franks ... il a fait qq très jolis albums (the art of tea may be the best , if i remember) ... mais depuis qu'il a défiguré la
voix de la vieille et sublime peggy lee dans l'un de ses albums tardifs médiocres, je ne peux plus l'écouter... au même moment, à quelques mois près, benny carter lui offrait un écrin, à peggy lee, pour sa toute dernière chanson, I SEE YOU, chef d'oeuvre de minimalisme et de tendresse
Voilà un article qui fait des ronds dans l'eau, sans se bomber ni éclabousser. Joli plongeon qui ne fait pas "plouf".
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