dimanche 28 juin 2009

Merry Airbrakes - Merry Airbrakes (1973)



Je ne détaillerai pas comment cet aérolite oublié est parvenu à vibrer jusqu’à mes oreilles (qui ne demandaient rien) sachez que cet album (rare pour le moins) a été enregistré en 1973 par un certain Bill Homans, vétéran de la guerre du Vietnam. Un vietvet légèrement cramoisi du ciboulot que ce Bill Homans, on l’imagine sans peine las les cheveux déraisonnablement longs grattant ses terrifiants souvenirs sur une guitare même pas espagnole… Loin de son fictif, virtuel et même pas vrai éventuel collègue : l’axiome Stallone ( postulat tout en bandana, regard bovin et biceps saillants) voilà donc un type fragile (lui) et pas revenu de ses blessures qui ne cherche pas l’algarade de substitution mais cautérise sur lui-même, ce qui a d’une part l’immense avantage d’être plus urbain et d'autre part le fait d’être moins néfaste pour une société qui elle ne veux qu’oublier… la chienne ! … Donc voilà Bill Homans son frangin Peter et quatre olibrius manipulant avec une dextérité non feinte moult instruments : une slide guitare par-ci, un orgue même pas mordoré par-là voir un harmonica super bien accordé ! Cette discrète assemblée concoctant le plus souvent du blues « Three Hearts » voir du blues rock un peu déplacé « Draft Board Blues » avec l’intéressante impression de voir le croquignolet Cpt. Beefheart chanter le Vietnam ! Don Van Vliet glapissant dans les rizières ! et les Jacquiers de pleurer (artocarpus incisa, l’arbre à pain ) et les Vietcongs de s’agacer devant la stridence... le blues concassé c’est toujours plus aimable que le napalm… D’ailleurs en parlant de Napalm il y a dans le disque de Merry Airbrakes l’opinion des Vietnamiens et c’est en cela un vrai disque concept avec vue panoramique et tout le tremblement. Sachez également (tendres têtes de bois) qu’il y au-delà du blues moulu par l’électricité deux trois ballades à haute teneur lacrymal… fragiles comme l’ouvre-boite gâté d’une boîte de ration périmée …

En parlant de fragile connaissez-vous le film « Cutter’s Way » d’Ivan Passer ? La plus belle chose cinématographique sur ce sujet : Les vétérans de la guerre du Vietnam, tout ça . Si vous ne connaissez pas ce film magnifique (avec un Jeff Bridges admirable.) procurez vous le de toute urgence

Nb : L’odeur du Jacquier après l’orage sur le delta du Mékong est quasiment insupportable pour un appendice nasal non autochtone.


3 commentaires:

Jérôme a dit…

Quand est-ce que vous vous interdirez d'employer le mot "aérolithe" ?
Bien à vous, merci pour vos chroniques.

Philippe L a dit…

C’est une visée comique, un procédé volé chez Vialatte ou chez Peter Sellers, le « slow burn » un truc comme ça.

... a dit…

Ah ok pardon, autant pour moi.