mercredi 5 avril 2006

Steve Morgen – Morgen (1969)



Sacré coquet ce Steve Morgen nous mettre le cri du guilleret Munch en couverture franchement. ! Et cela en 1969 a la fin des radieuses sixties pleines de fleurs sur le balcon hein ! Franchement Munch difficile de trouver plus plombé-plombant non ? Que des bouts de névroses qui dévalent et barbouillent la toile un vrai sagouin du bonheur voilà Munch !

Bon du balcon on peut sauter, et dans l’appartement derrière ça overdose sec… On écoute ça en ayant l’impression de bouffer le contenu d’un cendrier froid, d’ailleurs on commence par un furieux « Welcome to the Void », bienvenu dans le vide ! le père Richard Hell n’a donc rien inventé, il y cette guitare fuzz étonnante comme un truc en fusion sur la gauche et la guitare rythmique qui plante le truc un peu à coté. La voix de Morgen , désabusée presque dégagée surnage même si elle est tout d’un coup rattrapée par l’effroi dans de grandes exhortations glaçantes ! Steve Morgen est un type excité, et il y a une urgence incontestable chez lui !
On poursuit dans le bizarre avec « Of Dreams » sorte de mélange tonitruant entre le proto Pink Floyd Barettien et les Stooges une prescience de ce que sera le post-punk, même batterie qui roule , même sécheresse on se croirait chez Pere Ubu ou alors dans sa préhistoire, la voix se fait plus douce , flottante presque sexy.
Il y a « Eternity in Between » et ses cloches et tambours, bizarre équilibre, maladresse touchante, « She's the Nitetime » quasi pop et serein -Morgen a beaucoup écouté les Who a priori -, «Purple » qui se termine par un cri terrifiant . Le dernier titre « Love » est une épreuve de force de dix minutes, cul-de-sac psychédélique avec ses guitares furieusement tordues presque du Hendrix aux petits pieds, fébrile tout ça, hanté par des fantômes que l’on devine un brin chimiques Bon au bout d’un moment les solos de guitares mordorées hein … deviennent de la performance sportive, ce titre est une impasse où Morgen se perd, difficile de se perdre dans une impasse pourtant !
Voilà donc un joli disque un peu nauséeux - on est pas loin de la gueule de bois en permanence-, pas crucial mais éclairant..
D’ailleurs c’est toujours pareil. On commence « Flower Power » les fleurs dans les cheveux, puis on commence à bouffer les fleurs, insensiblement on rentre dans la chambre, on se rapetisse, se néglige, une barbe incongrue commence à pousser dangereusement. Des petites cuillères qui chauffent, un restant de veine disponible, pendant ce temps sur le balcon les fleurs commencent à pourrir … Qui a des nouvelles de Steve Morgen ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Morgen est vraiment un album exceptionnel merci pour ce bel article
ça fait plaisir de savoir que Steven Morgen n'est pas complètement tombé dans l'oubli^^