Je suis assez sensible à la poésie guillerette que diffuse l’œuvre de Patrick Schulman... Une vraie singularité, un auteur au sens fort avec des obsessions qui naviguent à peu près toujours dans les mêmes zones, en gros du sexe tordu, d’épais problèmes avec les corps divers et variés. D'ailleurs, Luchini à part chez Rohmer ne sera jamais aussi bien, aussi inquiétant …et on ne parlera pas de Bruel dont il avait saisi la particularité absolue : un corps plein de vides variés, vides flottants bravement au-delà de l’intellect, étonnant non ? Tout cela donne incontestablement un STYLE oui un STYLE ! bordel de vrail !!!
Tiens Zidi aussi … j’aime beaucoup celui avec Paul Preboist aux JO, il est parfaitement mou du genou, délicieusement mid seventies, pre-giscardien même . Il manque pourtant - si mes souvenirs ne me trahissent pas - la marque de fabrique des grands Zidi(s): le délire machiniste doux qui forme l’accent zidien la machine à claque des « Sous Doués », la poupée gonflable « d ‘Inspecteur La bavure », l’allergie de Coluche dans « Banzai » (ici le corps est un dispositif qui gonfle), la machine à fabriquer les poulets de « l’Aile ou la cuisse » (on esquive de ce fait la grippe bidule ), l’appareil à dépolluer dans « la Zizanie ». Zidi est un spécialiste de l’accessoire foireux, de bric et de broc, voilà c'est emballé ! Tout cela nimbé d’une petite musique généralement croquignolette. L’art zidien est très très langoureux dans les seventies, formellement mou mou et surtout naïf et gentiment nigaud. Dans les eighties il s’adapte à l’air du temps et devient plus cynique avec des films comme « les Ripoux », « Association de Malfaiteurs » ou le terrifiant « Les Rois du Gag » film limite poujadiste ou il caricature à très gros traits le cinéma d’auteur avec un personnage mélangeant Welles, Godard Fellini et Kubrick (ce qui prouve qu’il n’a heureusement pas compris grand-chose.) Zidi a même commis un film sérieux « Deux », avec Depardieu et Maruschka Detmers mélodrame,assez intrigant…
Ps : Le meilleur de Zidi, « La Moutarde Me Monte Au Nez » et « La Course à L’Echalotte » avec le couple Pierre Richard, Jane Birkin charmant, même sans la patine.
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