samedi 20 août 2005

Remorques - Jean Grémillon (1941)


Pourquoi ne faut il pas classer Grémillon dans le même tiroir poussiéreux que, au hasard, Marcel Carné, grande question ? Peut-être parce qu’avec les mêmes ingrédients : le couple Gabin, Darrieux, les dialogues de Prévert, une histoire de destin forcement brisé hein !! et bien avec tout cela on reste loin du poetoque cher à Carné, ici par exemple les dialogues de Prévert ne résonnent pas dans le lourd et le pesant, on reste tout le temps dans l’écume de la parole un peu en deçà de l’apesanteur, comme si la légèreté probable des dialogues contrebalançais une histoire sombre et mélancolique. Si Remorques est un film assurément complètement bancal dans sa construction, pas équilibré pour un sou il le doit à ses conditions de tournage morcelées, de toutes les façons Grémillon ne cherche pas l’équilibre, ce qui l’intéresse vraiment ce sont les sentiments qui dérivent ou plutôt les sentiments qui dérivent hors de soi, comme dans tous ses films (ou presque) il dérivent tellement qu’on les retrouvent dans la nature, dans la vengeance du ciel et la tempête, dans le vide d’une plage désertique, les sentiments ouvrent l’âme vers un nouveau monde qui de secret en devient quasi réel. Remorques est aussi un grand film de Jean Gabin, son dernier film avant guerre, il est extraordinaire d’humanité bourrue, de fragilité flottante, la tempête sentimentale qui tenaille son cœur est un grand moment tout simplement, Madeleine Renaud est magnifique, Fernand Ledoux aussi ... pour reprendre l’expression de Truffaut un grand film malade.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

confondre Madeleine et Madeleine, c'est une chose, confondre Danielle et Michèle, c'est est une autre !

Philippe L a dit…

J'étais bourré