Vanishing Point c’est le négatif de Easy Rider, tout s’inverse, la voiture remplace la moto, le road movie se fait d’est en ouest, les amphétamines remplacent l’acide, une figure anonyme et solitaire remplace un couple de stars potentielles, la Soul remplace le rock blanc et si on croise une communauté c’est au cœur du désert et c’est une communauté de Jéhovah. problématiques et pas trop accueillants.
Sinon on est dans les même parages, traversée de l’Amérique profonde poussiéreuse et somnolente, ode au paysage (la photographie est splendide), poésie du milieu, du White trash, apologie de la vitesse mais de la vitesse inutile, la vitesse hédoniste qui n’est que de la liberté en fait. hymne ultime au speed, au mouvement, et quand le héros au bout de sa course folle s’immole contre un barrage de Caterpillar il jouie vraiment, de la vitesse de sa liberté retrouvée, il se sacrifie pour ceux qui d’habitude restent sur le bord de la route, catharsis merveilleuse. Vanishing Point est un grand film politique.
1 commentaire:
Bonjour Ordet !
J'avais étudié ce film il y a longtemps, en comparaison avec Persona (cf. régime de la déchirure), çà fait toujours plaisir de lire qu'il n'est pas totalement tombé dans l'oubli.
Par contre je dirais qu'il s'agit plutôt d'un cinéma civique, c'est à dire qui galvanise les consciences sur les problèmes immédiats de la réalité sociale, en leur apportant les armes de la critique. C'est Rocha qui disait que le cinéma est "un travail d’agitation, de guérilla, où la prise de conscience du spectateur doit s’opérer en dehors des théories politiques"...
Mais Ludovic (blog "Cinématique") en parlerait mieux que moi.
Belle journée à toi !
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