lundi 14 juillet 2008

Ratatat - LP3 (2008)



D’aucuns, ici où là, commencent à gloser dans les coins : « Ah ! Ouais mouais ! Ratatat, toujours pareil Ratatat, ce paupérisme mélodique qui tourne en rond et lasse son homme, en plus la pochette est moche ! » Et bien que les gloseurs glosent, l'aigre a bien des chances de leur retourner un jour l’estomac. Ah ! Tous ces sombres sires, zélateurs du folk à bougie, pub-rockeurs bedonnants sur le retour, fans de ska festif, voir, pour les pires, partisans « impliqués » du post-rock à catogan, et bien qu’ils restent dans leur coin ! Qu’ils s’agglomèrent même dans ce coin ! Qu’ils forment une désobligeante pelote d’antipathie, elle ne saura pas bondir à la verticale tant elle sera plombée par elle-même, par sa composition si disparate et ses teintes astringentes et blafardes. Je ne tirerais en aucun cas le fil de cette saumâtre pelote là, figurez-vous que j’ai bien d’autres choses à faire, les plaisirs de la gymnopédie et de la distraction m’attendent et c’est une petite somme de satisfaction que je ne laisserais choir pour rien au monde.

Ce court préambule acrimonieux passé, nous allons vraiment pouvoir parler du nouveau Ratatat. C’est pour l’essentiel, et à gros traits, toujours le même bidule, ce genre de Daft Punk en dentelles avec le chapeau rond d’Erik Satie sur la tête, cette douceur sur le dance floor, ces guitares qui se souviennent du métal, ces mélodies qui montent comme des flèches et retombent vers le cœur et pas ailleurs. Une petite ivresse qui n’a rien d’un problème lancinant. Si on affine le trait - abandonnons la pointe biseautée 2mm pour une plus précise pointe 0.6mm tout autant biseautée - le crayon pourra alors décrire quelques imperceptibles modifications par rapport aux deux précédents opus ratatatiens, un plus grand choix dans les ingrédients : un piano, un Wurlitzer, un clavecin et même, voyez-vous, un mellotron ! Moins de percussions et de batterie, plus d’atmosphère dans le sens d’Eno, de l’ameublement et donc de Satie ; une belle guitare acoustique : « Mi Viejo » descendue de chez Morricone , un calypso noyé dans la mer des caraïbes : « Flynn », des interludes trépidants mais sans petit train : « Gipsy Threat » , en somme une nouvelle légèreté que les esprits emmêlés ne sauront pas distinguer, n’y voyant, à tort, que la triste aboulie des musiques d’ascenseurs. Pour le reste le crayon saura voir et vous signaler : « Dura », « Mumtaz Khan », « Mirando », petit aréopage de titres ordonnés dans le plus parfait ratatat style ; cette musique de jeunes chats humains.
Ah oui c’est vrai j’oubliais ! Il faut que vous appreniez qu’après avoir écouté le très beau dernier titre de ce LP3 : « Black Heroes », je me suis retrouvé hagard le crayon en suspend, l’air interrogatif et une question au coin du nez : Qui pouvaient bien êtres ces black heroes » là ? Je me suis alors souvenu que le vrai métier de nos jeunes chats consistait à triturer les rappeurs, je me suis remémoré tous ces remixes futés et follement rémunérateurs. Intuitivement j’ai pensé à tous ces trucs East Coast–West Coast, à tous ces « problèmes » résolus sous les néons de Vegas, j’ai pensé à Biggie, ce replet trépassé, et j’ai écouté, réécouté, de lui
« Party And Bullshit » et, voyez-vous, j’ai été ému.



Ps : En parlant de rap trituré, nos jeunes chats humains proposent un joli assortiment, c’est en téléchargement gratuit et c’est
ici.

3 commentaires:

Benoit a dit…

bon dieu, quel album !!!!

Francky 01 a dit…

Très belle critique, bon style, belle plume ! Elle m'a donné envie d'écouter ce nouveau RATATAT. Je découvre ton blog qui m'a l'air sympa. J'ai également un blog qui pourrait t'intéresser. Muzks indé (folk, rock, electro, Neil Young, Radiohead,...), B.D, ciné, actu !
Voici l'adresse si l'envie te prend http://muziksetculures.neufblog.com/kultures_et_politiks/
A + et vista les blogs Francky 01

Francky 01 a dit…

Euh me suis trompé dans l'adresse
http://muziksetcultures.neufblog.com/kultures_et_politiks/
Désolé