Jean Hervé poussa finalement le compact disque dans le compartiment puis son regard glissa du blanc des rideaux vers la cime des arbres. La musique là, sans ostentation, il pénétra bientôt dans le domaine du peaufiné. Cette quiétude indifférente, cette dextérité qui glisse sans anicroche et avec précision l'attachant à son écoute, il se retrouva comme lié avec au fond de la gorge une saveur de salive propre … C’est ainsi que bien attaché il parvint assez vite à trouver quelque chose de commun avec lui-même et qu’il osa finalement avouer son goût prononcé pour l'artisanat musical millimétré. Pour vous, et pour vous seulement, voilà un court extrait de son carnet d’audionaute de fond, Jean Hervé est parfois de bon conseil :
« Dans The Nightfly Donald Fagen prend les habits d'un animateur de radio ultra cool et se souvient avec nostalgie de la césure fifties/sixties, de la vie américaine sous Kennedy, et de son adolescence passée dans ces temps insouciants là. Les chansons offrent, des tranches de vie provenant directement des american suburbs, on y parle de conquête spatiale (l'impeccable IGY) de guerre froide et d'espoir néo-démocrate, de Tuesday Weld et de Dave Brubeck (le fantastique New Frontier ). La production de Gary Katz est pleine d'élans cinématographiques, avec de belles touches luxuriantes quand elles ne sont pas chatoyantes. La musique en elle-même reste dans les teintes pop-jazz fluides trouvées dans les derniers opus de Steely Dan et comme Fagen est accompagné par un sacré aréopage de musiciens en goguette (Jeff Porcaro, Michael et Randy Brecker, Rick Derringer.) Il n'y a pas vraiment lieu de bouder son plaisir. (9.78/10)»
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