Il faudrait écrire une histoire des noyés : Dennis Wilson, Natalie Wood, Albert Ayler, Louis II de Bavière, Shelley, Virginia Woolf, Randy California... Comme je n'ai pas trop de temps devant moins je vais m'abstenir d'écrire cette histoire-là et me contenter d'évoquer assez faiblement le seul album solo du premier noyé nommé. Paru en 1977, mais plus ou moins fomenté pendant plus de sept ans, c'est un parangon de musique californienne où le seul authentique surfeur de la fratrie Wilson offre une sorte de court journal intime musical. 37 minutes globalement ambitieuses qui racontent tout autant la vie intérieure de Dennis que ses préoccupations écologistes naissantes, 37 minutes où sa voix plus souvent dépiautée que nimbée vacille entre ballades amoureuses à rebrousse barbe et boogies non frelatés, 37 minutes de professionnalisme musical au service de ce qu'il y a de mieux, 37 minutes de cuivres à foison, de basses et de guitares bien accordées et super bien jouées par des types très aguerris, 37 minutes de claviers très peu tempérés joués par Dennis himself, 37 minutes de spleen océanique éraillé et en somme, et pour faire court, 37 minutes de bonheur.
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