jeudi 17 mai 2018

Talking Heads - 77 (1977)



Je suis né en 1966 et si mes calculs ne me trompent pas je devais donc avoir 11 ans en 1977. C'était une année heureuse et non ostentatoire, en Juillet Bernard Thévenet gagnait son second Tour de France (le très élégant Dietrich Thurau finissait meilleur jeune). Quant à moi je n'avais gagné aucun Tour, mais le 15 août j'avais roulé ma première « pelle » pas loin de La Baule, à Pornichet (je me souviens parfaitement de cette date, car Elvis Presley est mort le lendemain). En dehors des techniques labiales j'étais encore un agneau qui avait beaucoup à apprendre et notamment tout des choses musicales et particulièrement des Talking Heads, j'écoutais plutôt Rockcollection de Laurent Voulzy et Ma Baker de Boney M. J'avais bien du entendre Psycho Killer passer dans une quelconque radio, mais sans m'en inquiéter plus que ça. En somme, j'étais un enfant… J'ai acheté ce disque compact à la couverture très rouge bien plus tard, ce devait être en 1990, dans ces eaux là. Les disques compacts venaient d’apparaître. Ils offraient une technologie toute nouvelle et forcement formidable, un support fait pour durer des millénaires, on allait entendre ce que l'on allait entendre !
Voulant le réécouter pas plus tard qu'il y a quelques jours, je n'ai pourtant pas pu, figurez vous qu' il sautait tel un vieux cabri fatigué, 30 années lui avait fait la peau. Cette technologie numérique là ne vaut décidément pas bézef !. C'est fort dommage, car dans mes souvenirs 77 était un très bon disque (l'année est bien, aussi). Il commençait par une drôle de chanson vaguement caraïbéenne qui virait au blême, le deuxième titre était plus intriguant, c'était une sorte de gigue capricante qui changeait de tempo plus d'une fois. Les autres titres étaient tous plus ou moins sortis de ce moule là. David Byrne chantait avec un drôle de falsetto étranglé des paroles qui semblaient provenir d'un patient étendu sur le divan d'un psychiatre attentif. Même vingt ans plus tard tout cela sonnait diablement raide et moderne, mais raide et moderne en bien si vous voyez ce que je veux dire. Avec son refrain en français lacanien et sa ligne de basse imparable Psycho Killer était le formidable tube que tout un chacun connaît comme sa poche de Chino percée, No Compassion l'une des quatre cinq plus belles chansons des Talking Heads. Peut-être ?


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