« Sur l'écran noir, légèrement décalés vers la gauche, deux cercles concentriques gris ; à droite, une volute de fumée. Lentement les ronds basculent : ce sont la coiffe et le bord du chapeau plat de Lester Young. Juché sur un tabouret, la tête légèrement penchée, il émerge de l'ombre soufflant dans un saxophone ténor bizarrement incliné. Pres, perdu dans sa musique, rêve à un monde inaccessible fait d'ineffable douceur » Alain Tercinet (1996)
« Les gestes de Lester, ses déplacements, accusent une nonchalance absolument naturelle et tout contribue, dans cette courte bande, à renforcer l'impression de décontraction parfaite du musicien, à exprimer l'ambition de Lester d'être “une sirène jouant dans le brouillard ” comme il se plaît lui même à le dire. Tout : jusqu'aux volutes de fumée s'élevant dans un air immobile, jusqu'aux jeux d'éclairage, qui marient l'ombre ou la pénombre à une lumière diffuse. » Lucien Malson (1952)
« Les plans extraordinaires, ces plans sur lesquels des musiciens font (pas toujours très bien) semblant d'improviser une musique qui a été préenregistrée pour plus de sûreté, ces instantanés situés hors du temps donnent des jams l'image la plus irréaliste et la plus juste à la fois. Celle d'une exubérance hiératique se réclamant d'une sérénité tendue à l'extrême. Celle d'une passion détachée de tout qui n'est revenue de rien. Et l'on y voit, aussi, un Lester Willis Young monstrueusement présent à force d'être ailleurs » Alain Gerber (2000)
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