Boards of Canada n’a jamais été un groupe dans le sens où le quidam amateur de musique l’entend. Non Boards Of Canada n’a été, n’est, ne sera jamais qu’un concept et rien de plus. Un beau concept à vrai dire, clos autour de lui-même, limite autiste dans sa claustration rétro savante. Trouver du renouvellement possible dans ce bidule musical plus barricadé qu’un symposium de physiciens nucléaires en goguette me semble une gageure guère tenable. Les Boards of Canada, ces deux Écossais vaporeux qui nous concernent, sont donc condamnés à la répétition à la déclinaison au travail sur le motif. Leurs disques ne peuvent être que la redite étiolée de leur petit big bang conceptuel initial (le « génial » Music Has the Right to Children…). D’aucuns trouveront qu’il n’y a aucun intérêt à vouloir écouter une redite étiolée. Permettez-moi d’y trouver quant à moi un petit charme, le petit charme de l’inventeur noyé ad vitam aeternam dans l’embrun de sa propre trouvaille. Et puis que voulez-vous j’aime les fanfares de synthétiseurs analogiques, la rêverie froide, la nostalgie et les concepts sans tiroirs.
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