mardi 11 juillet 2006

Londres-Express - Peter loughran (1967)



Il y a une chose assez problématique et intrigante concernant la « Série Noire » et son intrusion saugrenue dans le paysage littéraire français du début des années 50 ; je veux parler de la « Série Noire » la fameuse collection de chez Gallimard qui donnera par la bande son nom au genre, donc cette chose improbable, c’est le fait que les auteurs anglo-saxons (pour la plupart), fassent les frais de traductions aléatoires, quand ce n’était pas des coupes franches faisant disparaître des chapitres entiers dans un espace temps indéfini, subterfuge futé qui permettait de tenir une pagination standardisée pour les présentoirs rotatifs de gares. Ces traductions aussi emportaient les textes souvent vers une pseudo littérature Célinienne cher à Marcel Duhamel, créateur de la « Série Noire » et traducteur en chef.
Prenons par exemple un livre culte Londres Express de Peter Loughan traduit par Duhamel, il faudrait le lire dans le texte pour se faire une idée plus juste de sa vraie valeur, évidemment en dehors de l’intrigue car l’intrigue elle persiste au-delà des multiples digressions et réinterprétations langagières.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce livre, il faut juste savoir que c’est un roman absolument terrifiant sur les états d’âme d’un personnage absurde, philosophe obsédé sexuel, potentiellement violeur et pédophile, un personnage pitoyable, mais qui par sa chimie intime, terrifiante révèle une société morte étouffée par la religion et l’ordre établi, une sorte d’ Ignatius J Reilly en pire . L’intrigue se passe dans un compartiment de train ou notre pitoyable héros ressassent les événements survenus dans les 48 heures précédentes, suite de longues digression, flash-back glauques, fantasmes mornes et fin abominable ou il finira par rencontrer son destin à moins que ce ne soit la sainteté.
Le livre est difficile, étouffant, souvent aux lisière du malsain et de l'atroce, sa construction est assez retorse, là il faut peut-être voir la pâte (patte ??)de Marcel Duhamel.

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