mardi 3 juillet 2007

Lang, un bon bûcheron



« Scarlet Street » remake de « La Chienne » de notre ami Renoir par le tout raide Fritz...

Ce qui faisait la force de « La chienne » première, c’était cette perception impressionniste de la pâte humaine, de la bonté supposée, de la saloperie supposée, dans une histoire vaudevillesque en sombre, qui se terminait en pied de nez sardonique ; mais terriblement philanthrope voire plus, avec de la drôlerie, de la comédie humaine, de la lumière et des morceaux plus sombres : les morceaux d’une tragédie en marche un peu forcée. Dans le remake de Lang que nenni ! tout ça ne l’intéresse pas vraiment. Le film se contente d’être un vaudeville charbonneux où Fritz somnole (et nous avec).
On se réveille sur la fin (le meurtre, le faux coupable tout ça) quand notre copain cyclope quitte les copeaux du théâtre filmé, la sciure et le contreplaqué pour se retrouver dans son territoire (avec sa hache) , celui de la sourde ambiguïté. Des fautifs encaustiqués par un monde coupable.
Ah ! Toutes ces histoires de coupables et tout le tremblement, c’est vraiment du gros bois. Chez l'ami Renoir la culpabilité ne se mesure pas vraiment car chacun a ses raisons. D’ailleurs cela nous donne sur la fin de la « chienne » (qui nous importe) un Michel Simon, libre et émancipé d’une quelconque rédemption. Futur Boudu nettoyé de lui-même au sens propre (mais crasseux) que l’on pourrait opposer au lent chagrin monotone et ressassant d’un Edward G Robinson, pourtant très bon mais trop propre sur lui, encore trop sale intérieurement et pas libre quoi ! Ruminant sa culpabilité dans le noir. Voilà du Lang, sinon lui Lang (L’ex à Thea von bidule Salope !) il est très bon tout le temps, quand ses intérêts trouvent un point de contact avec la commande, comme tout bon bûcheron.

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