mercredi 21 mars 2007

The High Llamas - Can Cladders (2007)



Sean o’Hagan semble avoir renoncé à ce qui faisait un grand part de l’originalité des High Llamas : cette façon de pousser Brian Wilson jusqu’au maximum, jusqu’à une sorte de post-pop un peu planante, nostalgie détachée fortement impressionniste à base de synthétiseurs zigouigouis retro-futuristes justes tachés de quelques touches délectables ; un piano bancal par- ci, un banjo par-là. Une science pour les arrangements aériens ; de l’invention, mais avec des semelles de vent en tous les cas une originalité indéniable, réécoutons « Hawaï. »

Réécoutons « Hawaï » et regardons par la fenêtre car « C’est joli d’avoir tant de verdure dans la fenêtre de sa chambre » ne gâchons pas notre plaisir et écoutons également « Can Cladders » car si Sean o’Hagan renonce un peu à ce qu’il avait inventé en concédant aux sirènes du post moderne, il est bien là; toujours capable de faire ressentir le bonheur supraterrestre d’une mélodie bien troussée un sacré pop-writer en fait et ne la ramenez pas trop avec le toqué Wilson ! Donc même si ce le disque est moins aventureux, moins atmosphérique, moins intuitivement malin et inventif pour tout dire , il reste en gros délicieux, plus classique (et concentré sur le song-writing couplet , refrain) avec deux trois ritournelles qui se suspendent perversement à la mémoire de l’auditeur ravi « Sailing Bells », Henry Mancini à violons comme des garçons, « Can Cladders » charmant vraiment et le plus que subtil « Cove Cutter » sorte de rencontre pas si improbable que ça entre Robert Wyatt et Burt Bacharach . Bon je vous laisse c’est joli d’avoir de la verdure devant la fenêtre, mais le vent vient de s’engouffrer perfidement, la météo est déréglée cette année il commence à neiger, je pense que je vais mettre un disque de Sunn O))), non en fait, je vais ressortir un fragment de Proust, il y sera sûrement question de la petite phrase de Vinteuil, c’est plus dans le ton, d’ailleurs le vent est tourbillonnant.

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