vendredi 11 août 2006

Charlie Lochner - Winter in My life (1976)



« En achetant ce disque vous achetez un peu de moi. Je vous demande de me « manipuler » avec soin. Je suis un être humain. Je dois être écouté et accepté pour ce que je suis. Ma musique est tranquille parce que je suis tranquille. Je chante l'amour et la douleur, la foi et la liberté. Je chante sur l'amour et la difficulté d’être aimé. Je dois admettre que j'ai toujours trouvé difficile de faire savoir aux autres qui j étais -- à les laisser venir près de moi. La confiance en mes sentiments est effrayante et aussi rare. Je devine que la crainte fait partie de ma vie. Cependant, quelque chose de nouveau c’est produit pour moi, ce disque, cette chanson sur l'hiver, est pour moi, un signe de printemps… J'espère et je prie pour que cette musique vous touche – c’est un moyen pour moi de libérer toutes ces choses qui doivent pleurer et chanter »


Je ne détaillerai pas comment cet aérolite oublié est parvenu à vibrer jusqu’à mes oreilles (qui ne demandaient rien) ou alors vaudrait-il remonter jusqu'à des origines forcément lointaines : l’invention de l’air, l’air et l’éther, l’invention de l’univers : un chaos unifié, voilà. Donc, sachez que cela tremble et immensément. De toutes les façons ce qui importe au fond c’est ce qui tremble non ? la musique n’est-elle pas autre chose qu’une vibration et la vibration une forme de tremblement déguisé ? A t-on déjà vu un monolithe trembler de par lui-même ? Ce point de friction entre ce qui émet et l’air forme toujours une pulsation, un tremblement…un son .. Préférer les choses les êtres et les musiques qui tremblent à la certitude du béton qui n’est rien de plus qu’un socle d’efficacité… vers rien … Chez Charlie Lochner il y objectivement deux choses qui tremblent, sa voix et sa guitare, deux choses qui rencontrent l’air, deux choses créant ce frémissement inopportun que l’on nomme par commodité musique. Cette musique qui au contact de notre sensibilité se transforme en éther, éther nous faisant entrer au creux de l’âme de Charlie Lochner, magie de l’éther !! Et finalement qui y a t’il au creux de cette âme hein ? !! Des amours perdus, du temps qui passe, de la mémoire fixée dans la pierre, mais de la lumière aussi ; on dira lumière chrétienne pour simplifier les choses et ne pas partir dans une vision cosmique qui engloberait l’univers et casserait les arpions de l’auditoire assoupi. Ce disque chrétien pastoral est l’un des plus tristes au monde plus triste que celui de Jackson C Frank presque plus triste que celui de Sibylle Baier c’est vous dire! Ce n’est pas un disque crucial, il n’est crucial que pour Charlie Lochner qui l’a enregistré un jour de courage en 1976 et pour moi qui l’écoute aujourd’hui, rien de plus …

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Philippe L (ou Ferdinand)

Je tenais à vous féliciter pour votre admirable blog et les quelques trésors musicaux que vous distillez parcimonieusement.

J'adore cette intimiste et poignante chanson "Winter in my life".

Anonyme a dit…

Ihave no idea how you came accross my music but I am happy that it has found a home with you. We all have within us things that need to cry and sing.

Christophe a dit…

la mélodie du morceau que tu proposes m'a rappelé I Still Sing the Old Songs, a beautiful song by David Allan Coe

What do you think about that Philippe (and Charlie)?