vendredi 17 mars 2006

Le « croquignolet » du jour - Randy California

Dennis Wilson, Jeff Buckley, Albert Ayler, Brian Jones, Natalie Wood … « Il paraît que dans l'eau on voit ceux que l'on aime …



Randy California est mort entraîné par un mauvais courant alors qu’il venait de sauver son fils de douze ans d’une noyade certaine. Tragique destin, curieux destin, encore un.
Pour rester dans les histoires de filiation le jeune Randy à l’âge de quatorze ans est quasiment adopté par le nouvel amant de sa mère, Ed Cassidy, un vieux batteur de jazz chauve né en 1923.ayant fricoté avec Gerry Mulligan et Thelonious Monk. Père adoptif ou Pygmalion la question reste en suspend ? Randy est en effet un petit Mozart de la guitare électrique. En 1966 la famille très recomposée s’installe à New York où Randy commence à jouer au côté d’un autre guitariste prodige un certain Jimmy James, plus connu par la suite sous le nom de Jimi Hendrix ! Expérience fondatrice, c’est d’ailleurs Hendrix qui rebaptisera notre héros d’un raffiné « California ». Néanmoins ce dernier ne l’accompagnera pas jusqu’en Angleterre Ed Cassidy ne voulant pas lâcher l’oiseau si vite. Retour en Californie, Randy sera l’esprit de Spirit, le groupe crée par le vieux Ed. Spirit est un groupe assez passionnant qui mériterait bien plus que ces modestes lignes, pour simplifier écoutez « Twelve Dreams Of Dr Sardonicus » chef-d'œuvre officiel du groupe paru en 1970, apogée de l’esprit Acid-Casualty et bon résumé…
Mais revenons à ce brave Randy, pour l’instant ou est le croquignolet dans tout cela ? Grande question … Peut-être le fait d’être un adolescent fricotant dans le marigot psychédélique finissant.. A l’âge de seize ans, il commence à confondre les smarties avec le LSD se fracassant le ciboulot avec régularité. Un peu plus tard il passe aux choses sérieuses et devient un bon vrai junkie à aiguilles. Sa traversée des seventies entre formation et reformation de Spirit qui n’est plus vraiment un groupe prend des teintes bien mordorées. Expatrié à Londres un jour il saute dans la Tamise, on le repêche !! Hagard il se réfugie sous le soleil de Hawaï, publie un disque presque délicat « Spirit Of ‘76 » ou il est le seul maître du vaisseau Spirit…



Miné par de sombres histoires de contrat, il sort par défi l’un des disques les plus incroyables qui soit « Future Games » en 1977. Enregistré seul, une suite de petits tableaux faits de collages, de solo de guitare délicats qui forment un tout homogène. L'ensemble est presque fluide et dégage un sentiment de rêverie féerique. Petite opéra doux au cœur des seventies, c’est, en fait, un grand disque précurseur par inadvertance. Après ce prodige qui doit beaucoup à l’accidentel la carrière de Randy California prend une tournure de plus en plus erratique : reformation à répétition et en vain de Spirit, mauvais hard-rock, sinistre traversée des eighties…
California pourtant continu à sortir des disques et à faire de la musique avec son vieux papa Ed. il ne se languit pas bedonnant au bord d’une piscine californienne le nez plein de cocaïne. Il préfère les plages d’Hawaï, sinistre choix ? Peut-être pas, ainsi soit-il...

http://www.bostream.nu/johanb/spirit/blfl.htm

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