mercredi 13 mai 2015

Remake / Remodel N°29



« Le 1er avril

Cher André Breton,

Je ne sais pas si c’est la date – ce que l’imagerie lui accorde – qui m’incite à vous écrire ce soir, à vous parler de cette âme sentinelle toujours au créneau – au créneau depuis toujours – et dont la chanson nocturne monte et flambe avec les feux de la Saint Jean, quand c’est la saison – flambe solitaire aux yeux de quelle veilleuse ? Comme un feu de bivouac en attendant le jour. Je songe aux lumières de la ville. Ne s’agit-il pas pour moi d’aller au fond du coma retrouver la raison de mon esprit, puisque l’on veut me guérir d’un mal dont la lumière pourtant rédemptrice m’a déchiré.

(trois lignes biffées)

Je ne suis plus enfermé dans cette cellule atroce avec la seule perspective de voir le ciel changer les formes du désir sur une prison de fous – mon horizon antérieur, entre ces murs que les assassins ont couvert de graffitis.

De ma chambre, le front à la vitre, je peux voir des lumières dans la campagne, des visages gris comme la lumière des mes journées – tristes et belles.

Le front à cette vitre qui est le pare-brise de la voyance semblable au journal de l’homme de la rue – je songe devant le mythe, comme avant l’assaut, comme en attendant l’émeute qui libérera la conscience humaine dans le no mans’ land de l’aube, on chante.

Un article fortuitement trouvé dans un magazine m’a rappelé les ouvrages d’Abelioi (sic) – une situation semblable chez un homme que l’action politique, la violence où l’on affranchi (sic) la condition humaine des servitudes où elle s’est connu (sic), un homme dis-je qui ne pense plus qu’à extraire le chiffre du salut de l’Apocalypse dans l’esprit d’un prophétisme nouveau, au bord du mythe où militent les voleurs de combat que la révolution surréaliste nous a amené (sic) à connaître.

Tout cela en attendant – en attendant d’être libre – alors que l’on va me soigner puisque la détresse et le chagrin n’ont eu raison de moi.

Votre ami

Stan Rodanski »

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