mercredi 13 février 2019

Bernard Lavilliers - O Gringo (1980)




Bernard Lavilliers est plusieurs fois mon préféré. Tout d'abord, c'est mon Stéphanois préféré (croyez moi, il m'en coûte), ensuite avec Robert Wyatt et Alain Krivine c'est mon gauchiste préféré, je dois aussi dire que c'est mon bodybuildeur préféré et qu'il n'est pas loin d'être mon mythomane préféré. Bref, contre toute attente j'aime assez ce gars-là. Tenez, même si ses nombreux efforts discographiques me passent au dessus de la tête avec la régularité d'un train de luxe entrant en gare de Vladivostok, il m'est tout de même arrivé de presque beaucoup écouter cet O gringo à la belle pochette rigolarde signée Jean Baptiste Mondino. Je me souviens l'avoir acheté au Prisunic de Vénissy le centre commercial des trop fameuses Minguettes à Vénissieux dans le Rhône. À cette époque j'étais un jeune des quartiers populaires (cisgenre et non racisé) un peu « branché » et ce disque pour le moins tropical me changeait des brumes de Sheffield ou de Manchester. Il faut dire qu'avec ses pointures Reggae et Salsa (ni plus ni moins que Ray Barretto!), ses frangines portoricaines et ses bandidos sortis d'un pensum désertique de Glauber Rocha il y avait de quoi être saisi par l’exotisme. Comme l'ami Bernard n'a jamais été étanche à l'esprit du temps, il y avait aussi un titre quasi punk ( le très meatloafien Traffic) et comme c'est, et ce sera toujours un type fidèle il y avait une reprise un peu saumâtre de l'anarchiste monégasque Léo Ferré… Vous allez dire que je me gausse, que mon ton un peu badin me trahit un peu, vous aurez peut être un peu raison, sachez tout de même que grâce à ce disque j'ai découvert Blaise Cendrars et quoiqu'on en dise le globalement chaloupé la ganja les maracas et la prose du Transsibérien ne sont pas rien.


vendredi 1 février 2019

The Doors - Strange Days (1967)



Selon les dires du rédacteur du Guide du disque Akai 1984, la formule utilisée sur ce second album des Doors (en français Les Portes) serait la même que sur le premier album du groupe (sorti la même année en 1967). La musique serait tout à tour lascive et puissante et le chanteur, un certain Jim Morrison (†) serait quant à lui doté d'une voix si sensuelle et chargée d'émotion que ses mots sembleraient comme constamment jetés en défi au visage de l' auditeur, et ce, particulièrement dans la longue pièce qui clôture l'album (When the music 's over). En tant que musicassettophile plus ou moins averti, je ne suis pas tout à fait d’accord avec le rédacteur du Guide Akai du disque 1984 puisque pour ma part je trouve cette longue pièce mixant blues drogué et poésie adolescente assez assommante. Non ce qu'il faut peut-être préférer dans Strange Days (et peut être chez les Doors) ce sont les chansons courtes, ces vignettes frôlant la variété où Morrison croone tel un Sinatra amoindri et où la science du claviériste Ray Manzarek (†) se montre indéniablement à son meilleur. Il suffit d'écouter ces petits berlingots que sont You're Lost Little Girl , Unhappy Girl ou People are Strange pour s'en convaincre aisément.