jeudi 1 novembre 2018

The Beach Boys ‎– 66/69 (1978)



Musicalement j'ai dû cesser d'être vraiment avec mon temps aux environs de 1985. Le punk et le post-punk étaient déjà une histoire ancienne et à côté des garçons coiffeurs il y avait peu de groupes sur lesquels je pensais devoir pouvoir compter. Les Smiths un temps, Aztec Camera, Prefab Sprout et d'autres bricoleurs tâtonnants de la pop en anorak aujourd’hui oubliés. Chez les Américains ces groupes qui tournicotaient autour du bidule rock, Gun Club, Unknowns, Cramps, Wall Of Woodoo ou X. Du côté des choses vaguement bruitistes Hüsker Dü, Dinosaur Jr ou les Replacements (ne me parlez pas de Sonic Youth!). Plus délicats, il y avait bien les petits gars du Paisley Underground, ce faux vrai mouvement déjà un peu rétro, mais je suis globalement passé à côté, le découvrant plus tard et presque par la bande. En parlant de rétro et de découverte tardive, il me semble que c'est en 1986 que j'ai pour la première fois acheté un disque qui n'était pas de mon temps, cela devait être un spicilège des Beach Boys (vous pouvez le voir sur la photographie affichée sous ses quelques lignes rabougries). Ce fut, pour moi, le début d'une curieuse lame de fond qui allait m’entraîner vers des antiquités de plus en plus mordorées. Pendant quelques années (une demi-décennie), en dehors de deux trois exceptions notables (Pixies, Sebadoh, Nirvana) je n'écouterais plus que des vieilleries, des songwriters tout à fait décédés (Tim Buckley, Tim Hardin, Nick Drake…) ou quasi décédés (Scott Walker, Arthur Lee …) du jazz « historique », peu de java. Avec l’avènement des musiques électroniques je tenterais bien de rattraper l'époque, mais quant au Rock et à ses succédanés (pop, indie, folk à bougies et tout ce que vous voulez) le mal était là, insidieux inoculé, je n'aurais pas le grand plaisir de découvrir Blur, Oasis ou Radiohead avec tout le monde. Imaginez mon grand désarroi.


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