vendredi 19 octobre 2018

The Rolling Stones ‎– L'âge D'or des Rolling Stones - Vol 2 (1976)



Il faut que vous sachiez que l'un de mes oncles est ingénieur atomiste et que de surcroît il est également audiophile (ce qui fait beaucoup pour un seul oncle, il faut bien l'avouer). Je me souviens qu'en 1975 cet oncle-là jouait sans se lasser l'album The Dark Side of the Moon sur les enceintes Cabasse de sa chaîne de très haute fidélité et que lorsque la seconde face commençait il m'appelait à coup certain pour me laisser écouter le son des pièces qui dégringolent au début de Money. « Tu entends, c'est hyperréaliste ! » me disait-il tout sautillant tel un girafon ivre. Effectivement, c'était hyper réaliste.. C'est cet oncle qui ma aussi offert la musicassette des Rolling Stones que l'on peut voir sur la photographie malingre qui accompagne le petit texte un brin fatiguant qui vous êtes en train de déchiffrer avec de courts et saccadés mouvements d'épaules. Ce devait être pour les fêtes de Noël 1976 dans ces eaux tergaleuses là. Je dois dire que cette musicassette me changeait des disques de Georges Brassens, Jean Ferrat ou Serge Lama, ces vieux croûtons labellisés NF que mes parents écoutaient tout en se chiffonnant plus que de raison. Disons que ce fut mon premier contact avec le rock’n’roll et qu'il y a de pires contacts. Pour tout dire, le menu était épatant, du primo stones à l'état brut, des trucs volés chez Chuck Berry, Lennon et McCartney, Leiber et Stoller, Domino et Bartholomew, et raccommodés par le playmobil en chef Brian Jones, que du très bon, ou presque.
Anecdote croquignolette, ou pas, c'est en écoutant ce spicilège que je pris l'idée pour le moins ludique de monter un orchestre composé avec les peluches survivantes au tsunami de ma petite enfance. Comme bambin j'étais bien plus malin qu'adulte, je baptisais bien vite mon ensemble musical d'un nom assez pindarique, imaginez les Rolling Lapnours ! Bikini le vieil ours brun au museau plein de paille tambourinait, Barnabé l'ours bleu électrique tenait la guitare tandis que Bibo le lapin, je me souviens encore de sa disparition dans un vide ordure quelques années plus tard et j'en frémis encore, chantait et gambillait avec des inflexions pour le moins jaggériennes. Mon magnétophone Philips (EL-3301) jouait Poison Ivy plus fort que de raison, mes Rolling Lapnours sautillaient à l'unisson, j'étais le seul maître de mon petit monde, c'était le bon temps.


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