samedi 10 mai 2014

Mu – Mu (1971)


En 1963 Merrell Fankhauser fricote avec Jeff Cotton et John French deux futurs musiciens chez Captain Beefheart (l’un guitariste anguleux, l’autre cubiste tambourineur de peaux). Les trois sont encore jeunes et on peut les voir gigoter comme des satrapes ubuesques en plein milieu du désert de Mojave. En 1966 Merrell Fankhauser joue avec Fapardokly un groupe folk rock qui lorgne du côté des Byrds et du toutim psychédélique naissant. En 1968 il forme H.M.S Bounty un joli bidule acidulé rempli de mélodies aériennes et de petits bouts indiens dans le sens de Ravi Shankar. En 1969 il crée Mu, son troisième groupe en trois ans, ce qui est beaucoup. Un premier album sort en 1971 et dans le genre hippie toqué il est bien possible que ce soit un must. L’esprit est aventureux, mais léger et à bonne distance de la bourbeuse queue de comète de l’ère psychédélique. Il y a un saxophone en pleine progression modale, une clarinette fureteuse (Jeff Cotton) une slide guitare habilement glissante et des tambours plus tribaux que ceux du Bronx. Fankhauser chante comme un Captain Beefheart qui aurait avalé un pot de miel tout entier et il n’y a pas lieu de s’en offusquer.
Après ce premier opus, Merrell et sa nouvelle troupe partent vivre en communauté sur l’île hawaïenne de Maui. Ils y deviennent végétariens, produisant bananes et papayes tout en discutant soucoupes volantes au clair de lune. Il y aura d’autres disques et Fankhauser deviendra « culte », mais toujours souriant. Voilà toute cette histoire mériterait un peu plus que cette faible notule vaporeuse, mais comme je suis un fieffé fainéant je ne m’étendrais pas plus que ça. Écoutez Mu il est meilleur que moi.



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