mardi 14 mai 2013

Jeff Lynne - Armchair theatre (1990)



Drôle de printemps islandais. Lyon ressemble de plus en plus à Reykjavik. Manque seulement une petite armée de fumerolles au-dessus de la Saône pour faire bonne mesure. On conviendra sans peine que dans une telle atmosphère le quidam ordinaire éprouve le besoin d’écouter les primesautiers Sigur Rós avant de se pendre au premier réverbère qui passe. Bienheureusement je n'ai rien du quidam ordinaire, les courtes félicités apportées par le  trépas inopiné ne m'attirent guère et Sigur Rós, cette sinistre clique qui psalmodie dans un abominable esperanto nordique, ne m'inspire rien de plus qu'un vague ennui goguenard. En lieu et place de tout ça, je me suis donc mis à la recherche d’une musique capable d’atténuer la sourde neurasthénie qui m’accapare depuis bien trop longtemps déjà. Bon ma discothèque ne regorge pas tant que ça en disque joyeux (Pour un Bobby Lapointe, un Screaming Lord Sutch combien de Peter Ham et de Peter Hammill). Finalement, je me suis rabattu sur un disque semi-primesautier, le premier album solo de Jeff Lynne, sorti en 1990 et réédité récemment. Même s’il est de temps à autre alourdi par des arrangements bougrement fin eighties (cette fausse Linndrum), il se révèle être possiblement plaisant et en tous les cas capable de distiller un léger halo ensoleillé dans mes rideaux. Lynne n’est pas le premier venu, il n’est pas souvent morose et en tous les cas depuis ses débuts avec les Iddle Race jusqu’à ELO tout en passant par Move (très bien Move, Roy Wood est très rigolo) il sait concocter du simili Beatles au kilomètre.

Dans ce « fauteuil de théâtre », il y a une belle cohorte de pop beatlesque pleine de guipures chatoyantes, d’autres choses vaillamment situées entre les garçons de la plage et le mur du son construit par le cyclothymique en chef Spector ; des choses agréables et globalement joyeuses. Restent deux standards repris à la mode soyeuse de Willie Nelson (September Song et Stormy Weather) deux tristounets bouts de nostalgie. Et voilà que nous y revenons ! Le tristounet est décidément partout, il trottine dans les frimas, il vous saisit à la gorge, vous pince entre le cœur et l’estomac, c’est est un loup dépressif qui ne demande qu’à vous croquer ! Finalement, je crois que je vais réécouter Nick Drake en regardant tomber la pluie.



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