mardi 1 mai 2012

Minutemen – Double Nickels on the Dime (1984)



« Our band could be your life (real names'll be proof) me and D.Boon's played for years but punk rock changed our life. we learned punk rock in hollywood, drove up from pedro we were fucking corn-dogs, we'd go drink and pogo "Mr. Narrator!" (this is Bob Dylon to me) my story could be his songs, I'm his soldier-child. our band is scientist rock! but I was E.Bloom then Joe Strummer, John Doe-me and D.Boon, playing guitar. » 

Ce disque est génial, mais vous devez déjà tous le savoir. Résumons en longueur : dans le premier album des Minutemen il y a 18 titres, mais il n’y en a qu’un pour oser dépasser la minute. Dans le deuxième album des Minutemen, il y encore 18 titres, mais seulement 3 dépassent les 2 minutes (c’est très peu pour un groupe de rock progressif, mais beaucoup pour un combo censément hardcore punk). Dans le troisième album des Minutemen c’est un peu la disette, il n’y a plus que 9 titres, c’est 2 fois moins de titres que dans les 2 premiers albums des Minutemen. Dans ce troisième album il y 2 titres sous la minute, 6 titres entre 1 minute et 2 minute 46 et un titre qui dure plus de 3 minutes (ce qui fait beaucoup). Dans Double Nickels on the Dime qui est le quatrième album des Minutemen, c’est de nouveau l’abondance, il y a 43 titres (et 4 faces) ce qui fait presque autant de titres que dans les 3 autres albums des Minutemen réunis. Bon je ne vais pas vous embêter en vous détaillant les diverses durées proposées, je crois qu’il y 34 titres situés entre la minute et les 2 minutes et 2 ou 3 sous la minute. 

En dehors des problématiques de durée et pour ce qui est de la musique les spécialistes considèrent Double Nickels on the Dime comme l’un des chefs-d’œuvre les moins plombés plombant des années 80 (les fameuses Eighties). Je dois dire que moi aussi je trouve ce disque très à mon gout : la basse sautille à merveille et la batterie n’est pas en reste ; si j’osais je dirais que les deux sont en parfaite symbiose et que le commensalisme règne comme dans très peu d’organismes punk de même acabit. Outre la section rythmique, il y aussi une guitare acérée et puis des mots sarcastiques, et politisés, qui gigotent comme autant de petits diablotins à peu près tout le temps. Par ailleurs, l’observateur attentif notera qu’il ne faut pas limiter musicalement ce disque à une bien quelconque niche hardcore punk, on peut même y dénombrer pas moins d’une demi-douzaine de genres musicaux déployés à qui mieux mieux : du free jazz, du funk blanc et noir, du punk, du proto-punk, du post-punk, du punk tranquille, de la country raidie, une polka, une guitare espagnole, des lamentations blues, des exercices avant-gardistes, mais très peu de solos fantaisistes comme chez le Yes de la « grande époque. ». Bref, tout cela est hétéroclite et bancal, mais se tient parfaitement, car il y a un style, un style reconnaissable entre mille, un bel échafaudage foutrement cool. 

Ah ! J’oubliais presque l’essentiel, D Boon le chanteur guitariste sarcastique des Minutemen est mort un an après la sortie de Double Nickels on the Dime. Un stupide accident de camionnette après un concert dans l’Arkansas. Tout cela est très triste et forcement injuste.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'un de mes disques de chevet, un véritable chef-d’œuvre. Ce qui est pas croyable, c'est de savoir qu'à la base cet album est devenu double LP parce que les membres du groupe étaient fans du dernier double album live de Creedence Clearwater Revival. Et hop, juste comme ça, ils pondent deux fois plus de compos d'anthologie. Indispensable!