mardi 7 février 2012

Psychogeographie indoor (26)


1.

« 14 juillet - Dehors ça défile. On entend les flonflons, le bastringue. Un alignement d'hommes là-bas. On cherche la fête qui n'a pas lieu alors on improvise avec des boîtes vides, des ballons, du sucre d'orge, du vin. Beaucoup de vin. Quelqu'un demande où sont les clowns. On lui montre un détachement de cavalerie, sorti du manège. On tourne en rond, ça se traîne, ça n'en finit plus. Des gens filment ça sur un fond rouge et bleu. J'éteins la T.V. Je sors du spectacle. Quelque part, dans les champs qui bordent la Garonne, m'attend la colère noire du coquelicot »

J’utilise toutes mes forces au labeur, je n’en ai plus pour écrire. Pourtant, je persiste dans l’idée de vouloir écrire, aveuglément, un peu par bravade inconsciente envers ma fatigue, dans des phrases qui ne s’élèvent plus, des phrases qui perdent tout sens, toute musique, des phrases pour rien. Tiens ouvrant le Journal de Stendhal je tombe sur celle-ci de phrase : « Je n’en puis plus, je suis usé, épuisé jusqu’à la dernière goutte, au moral et au physique, mais il faut que j’emploie cette dernière goutte à décrire ce qui m’a mis dans cet état ». Il n’y a rien de plus en accord avec mon état actuel que cet épanchement las de l’ami Beyle, cette fameuse goutte je l’utilise, aussi et ici, quotidiennement, elle est là pour vous rappeler mes épuisements, que mes épuisements me font, que je ne suis plus qu’épuisement et que sans eux et la goutte qui les authentifient, je serai, sec et muet, comme une carpe en plein air…

11 juillet.- Inattendu retour de chaleur, semi-canicule et torpeur ambiante. Tenté une sieste en extérieur. Les bruits limitrophes étant tellement proéminents il me fut impossible d’entrer dans ce délicieux engourdissement que nous connaissons tous et qui est presque tout. J’ai bien piqué du nez deux fois, mais la voix grasse de l’un de mes voisins sourdent perfidement à travers le mur qui nous sépare, j’ai bien vite été ramené vers les rivages de l’éveil, de la conscience alors que je ne cherchais que de la léthargie, de la narcolepsie et du végétatif. Ce fut un problème. Cependant j’ai lu quelques pages du journal de Stendhal, quelques fragments de Novalis. Il faut que je retourne chez Remy de Gourmont (Promenades Littéraires).

12 juillet.- Moiteur et tiédeur hors de propos, le Mékong n’est pas loin, le Mékong est là ! Rien d’autre, ou si peu…

13 juillet.- Pluie diluvienne, genre fin du monde apocalypse et tutti quanti. Assez peu de flonflons en perspective.

14 juillet.- Remontée des températures. Rien d’étonnant puisqu’après le déluge d’hier nous avions perdu plus de 10 °. Toujours avec Goethe en Italie (Venise, le Lido et cette mer cachée derrière), toujours chez Stendhal (théâtre et gourgandines), un peu dans le Kafka de Deleuze (une langue minoritaire, pour une littérature minoritaire, minoritaire donc politique… Mon œil !). Entamé un nouveau Simenon, Le Charretier de la Providence, boueux, brumeux, humide, très humide, forcement humide.

16 juillet.- Temps vaguement nuageux, vaguement tiède avec quelques vagues éclaircies. Pas de quoi sautiller. Toujours dans mon Maigret plein d’écluses. Ne jamais oublier les flancs documentés de Simenon. Là nous pataugeons dans la vraie boue d’un chemin de halage avec la brume qui s’élève au-dessus de l’humidité dans un beau no man’s land où un éclusier fantomal s’active. Tout cela est très bien. Maigret (à vélo) poursuit une péniche mystérieuse pendant plus de 50 kilomètres. Forcément on comprend qu’après une telle débauche d’énergie la soif le saisisse. Eh bien figurez-vous qu’il ne trouve même pas une bière pour se désaltérer ! Allez trouver une bière fraîche en plein no man's land !

Il n’y a plus d’éclusiers, il n’y a plus de garde-barrières, il n’y a plus de gardiens de phares… Je cherche un no man’s land pour me fixer.

Toujours en Italie avec Goethe (de Ferrare à Rome).

17 juillet.- Temps frais et automnal avec quelques rares soleillées. « Jamais il n’y eut d’auteur plus comique et joyeux du point de vue du désir ; jamais d’auteur plus politique et social du point de vu de l’énoncé. Tout est à rire, à commencer par le Procès. Tout est politique à commencer par les lettres à Félice. » Mea culpa. Il y a quelques jours je m’étais avancé malencontreusement puisque je dois bien constater aujourd’hui que Kafka rigole aussi chez Deleuze. Bon cette rigolade a beau être la rigolade d’un homme-machine posé devant les « fascismes » c’est tout de même une rigolade. Plus sérieusement, outre le comique qui est sérieux, chez Deleuze, Kafka n’est pas ce petit employé de bureau craintif qui se réfugie dans la littérature par manque où par faiblesse, non il est ailleurs et bien plus courageux qu’il n’y parait. Son « terrier » littéraire n’est pas un refuge, non c’est un repaire où il fomente loin de la musique brumeuse existentielle et d’une quelconque tour d’ivoire. Je suivrais bien Deleuze dans ses histoires de « terriers », je le suis moins quand il interprète tout au service de ses thèses, quand il voit un « homme-machine » et son « devenir animal » luttant contre le fascisme, le stalinisme et l’américanisme (réunis par anticipation)… Même si je suis assurément obtus, et confus, j’ai l’impression que Gilles est trop facile, qu’il est trop confortable, que toutes les couvertures politiques seventies qu’il me remonte sous le menton, ne peuvent que me gratter, pour rien… Reste Odradek que Deleuze voit très bien. Restent des romans infinis et interminables puisqu’illimités ; des cauchemars ?
Goethe voyageant en Italie passe à côté de Florence sans même la voir (ou si peu). À Assise on le prend pour un contrebandier. Arpentant les collines toscanes il est étonné par les oliviers et la délicatesse de leur bois. Goethe est quand même un peu foufou.

18 juillet.- Temps variable avec quelques replets cumulus noirâtres et de belles trouées bleues. Le tout presque agréable et bien équilibré.
Depuis quelques jours je suis tellement décevant que je me déçois moi-même.
Après le « nouveau Connolly », je reste grand public en entamant le « nouveau Lehane ». Consommation agréable, bouquin qui poursuit la série des Kenzie&Gennaro ‎ comme si elle ne s’était jamais arrêtée (cette série est ce qu’il y a de mieux chez Lehane, ses restes, ses lourds romans — Mystic River, Shutter Island — sont beaucoup trop malins et exempts du moindre humour réac ‎). Efficacité globale de l’ensemble, humour réac, Boston, friches urbaines et crise des subprimes, ce genre de choses. On sent que cet « épisode » sera le dernier de la série, c’est dommage.
Chez Deleuze Kafka est un vampire. Il faudrait savoir, hier c’était un homme-machine !
Encore sur la route avec Goethe, demain nous entrons dans Rome. Johann Wolfgang sautille déjà, un vrai gamin !

20 juillet.- Temps gris et automnal, très feuilles mortes et pavé mouillé, c’est un problème. Fini le « nouveau Lehane ». Pas mal, un peu facile, mais distrayant. Quelques pages de Goethe en Italie (Rome et le Colisée), trois pages de Remy de Gourmont (sur Eusopia Palladino la fameuse télépathe napolitaine). Rien de plus. Demain départ pour Dubrovnik.


2.




29 juillet.- Temps nuageux et frais ; hors de saison. « En général, on ne peut rien comparer avec la nouvelle vie que procure à un homme qui pense l’observation d’un pays nouveau. Bien que je sois toujours le même, il me semble que je suis changé jusqu’à la moelle des os. »  Retour de Croatie. Dubrovnik ce matin, sa bonne chaleur. Lyon cet après-midi, son ciel globalement morose et ses autochtones quasi patibulaires (et en tous les cas non sautillants). Pour rester raccord, relu quelques pages de Claudio Magris (sur l’Istrie et le Kavner). Concernant la Croatie (et assimilés) il faudrait que je me procure le Bains de Mers de Morand (sur la Dalmatie) et le Voyage Sentimental de François Fejtö (de Zagreb à Dubrovnik). Il faudrait aussi que je creuse autour du Joyce « Istrien » (éphémère et parait-il très frileux). Après Magris le frontalier, je suis retourné dans mon Goethe en Italie. Figurez-vous que pour Johann Wolfgang Rome est une seconde naissance, d’ailleurs, quand on le secoue tel un replet second nourrisson, voilà ce qui en tombe : « La seconde naissance, qui me transforme du dedans au-dehors, continue son œuvre. Je pensais bien apprendre ici quelque chose de vrai ; mais que je dusse reprendre mes études de si loin, qu’il me fallût tout désapprendre, et même apprendre tout autrement, c’est à quoi je ne pensais pas : maintenant, je suis convaincu, et je me suis entièrement résigné ; et plus je dois me démentir moi-même, plus je suis content. Je suis comme un architecte qui avait voulu bâtir une tour et qui avait posé de mauvais fondements : il s’en aperçoit encore à temps, et il arrête avec empressement les travaux qu’il a déjà élevés hors de terre ; il cherche à étendre son plan, à le perfectionner, à s’assurer mieux de sa base, et il jouit par avance de la solidité plus certaine du futur édifice. Veuille le ciel qu’à mon retour on puisse également sentir chez moi les conséquences morales de cette vie passée dans un monde plus vaste ! Oui, comme le sentiment artiste, le sentiment moral éprouve une grande rénovation. »

Entamé Isabelle ou l’Arrière-saison de Jean Feustrié. (Réputé doux et scabreux).

30 juillet.- Nuages et fraîcheur incongrue, cependant, belle soleillée en fin d’après-midi. On annonce quelques jours vaguement estivaux et plus conformes à la saison qui est censée nous occuper. Freustié presque bordelais donc, réputé gêné, mais gêné comme l’était Raymond Guérin, c’est-à-dire gêné en bien (une gêne ontologique et sourde). L’intrigue de son Isabelle (ou l’arrière-saison) pourrait suinter du pire scabreux qui soit, il n’en est rien, c’est un tour de force. Imaginez le tableau, voilà un quadragénaire peu reluisant et procréateur par erreur, qui se découvre une belle fille de 17 ans dont il ignore à peu près tout. Il en tombe amoureux, cherche à cacher ses sentiments en fricotant avec une autre jeunette, tout cela en vain, il est vraiment amoureux de sa fille, c’est un problème. Bizarrement il n’y a rien d’obscène dans tout ça, uniquement cette fameuse gêne évoquée plus haut, cette gêne et un goût de cendre froide, le tout paradoxalement délicat. Encore un peu chez Goethe en Italie. Lire Johann Joachim Winckelmann.

31 juillet.- Enfin du beau temps, le plus beau temps depuis fin mai. Bonne chaleur non excessive, rares nuages. Toujours avec Feustrié et Isabelle. Finalement plus « roman 70 » qu’il n’y parait avec ses côtés roman dans le roman et point de vue coulissant. Feustrié passe du « je » du narrateur au « il » de l’observateur distant, naturellement, sans précipitation et sans le clin d’œil permanent du vieux nouveau roman qui se voudrait plus malin que l’ancien, bref tout cela est bien échafaudé et pourrait être plus moderne (70) qu’il n’y parait. Hors de la mécanique et pour en revenir à mes tâtonnements d’hier, c’est un roman très sensuel, bien plus sensuel que scandaleux (malgré son « thème). Il me semble que paraissant aujourd’hui il serait jugé sur son thème, qu’on n’oublierait la sensualité, je peux me tromper.
Goethe quitte Rome pour Naples. Son journal de voyage est de plus en plus un journal intime.

1 aout.- Beau temps, brûlant, estival ; enfin ! Me regardant un peu de biais dans mon miroir ce matin j’ai constaté que si mon âme est de plus en plus organique il faudrait que mon corps devienne, lui, un peu moins abstrait. Le Feustrié est bon, goût amer, inceste de citron (comme disait l’autre). Petit défaut : les dialogues trop « plaqués » font parfois grincer inexactement l’ensemble, c’est dommage puisque le reste ne grince pas du tout. Goethe vers Naples. Goethe et le paysage. Goethe formidable peintre de paysage. Goethe panthéiste ?

2 aout.- Belle matinée. Douteux après-midi. Ce vent brûlant sous de lourds nuages plombés ne m’inspire que de l’inquiétude. J’imagine le pire pour bientôt, un orage violent, forcement violent, une brusque chute des températures puis des journées grises et molles comme un chapeau mou obsolète. Récupérant petit à petit d’un long week-end alcoolisé j’ai passé l’essentiel de ma journée en plongeant dans de longues flaques de narcolepsies qui m’ont laissé pour ainsi dire noyé et oscillant vers le végétatif. C’est donc un genre de potamot nageant qui vous parle. Le potamot nageant possède des feuilles allongées, il flotte entre deux eaux au gré du niveau d’eau, ce n’est pas un problème en soi ; enfin dans la mesure où le potamot nageant conserve la curieuse habitude de vouloir rêver les pieds dans l’eau.
Fini l’Isabelle de Jean Freustié, bon livre mordoré 70 (vous devriez le lire). Lu quelques pages du journal de Stendhal, quelques fragments de Novalis et une chronique de Vialatte (sur le désespoir). Toujours avec Goethe en Italie. Arrivé à Naples le voilà qui grimpe deux fois sur le Vésuve ; deux fois, car lors de sa première grimpette il y avait trop de fumée au sommet du volcan homicide. (Description merveilleuse, nature merveilleuse…) Redescendu à pied de sa brûlante montagne, Johann Wolfgang fait le foufou dans les rues de Pompéi. On l’invite ensuite dans le monde, il s’y comporte très bien, il faut dire qu’il est quand même très civilisé. Dans la baie de Naples, il voit un navire partir vers la Sicile, il pourrait presque mourir là, ce serait une belle mort. Entamé la correspondance de Flaubert. Puisque j’entame, me voilà donc avec le petit Gustave. Un petit mouflet rempli de fôtes charmantes.


3.




3 aout.- Temps orageux, pour rien. Une courte averse, des nuages lourds et indolents comme un gros cul posé entre deux chaises, un vent tiédasse, rien de réjouissant.
Écrit une peccadille bleughesque sur la musique. Par habitude, sans entrain et avec un peu de fumisterie. Les Terribles de Raphaël Sorin. Qualité de l’objet en lui-même : photogrammes, belle finition, beau papier épais, joli parfum, c’est un livre Finitude. Qualité de l’intérieur aussi, qui se lit très vite, très bien, en un après-midi et à un rythme raisonnable. Pour expliquer cette rapidité, il faut dire que c’est un spicilège composé de courts articles (donnés à Libération, le Monde, feu le Matin…) Sorin est donc plus journaliste prompt qu’écrivain oblong, ce n’est pas un problème, tant il lui suffit de trois pages pour bien dire quand il en faut cinquante à d’autres pour mal dire. Il parle de Vaché, Perret, Cravan et Naville. Vaché n’est pas à son avantage (Breton le soulève trop haut), mais les autres oui, ils font partie de ce beau pan surréaliste non compromis qui passe encore la rampe. Sorin parle aussi de Léo Malet et de la clique série noire patibulaire que Marcel Duhamel avait montée pour s’occuper après le surréalisme. Enfin Sorin parle, disons qu’il laisse surtout parler les « terribles » qu’il a la chance de rencontrer : Ed Mc Bain, Burroughs, Sam Fuller, Mitchum, d’autres… on entend leur voix, c’est l’essentiel, c’est très bien. De toutes les façons Sorin n’est pas là pour faire l’intéressant, il ne se remonte aucune couverture sous le menton, c’est un simple journaliste, un journaliste qui écrit vite et bien, un journaliste qui constate, un journaliste qui choisit aussi… car voyez-vous choisir, c’est créer, un peu, beaucoup, parfois ; ici un esprit commun, des auteurs divers et variés qui se cooptent sans le savoir, des terribles…

4 aout.- Temps chaud, indécis, assez idiot en somme. Je suis télégraphique pour ne pas me priver de rester fainéant.
Douceur, nostalgie rothienne, utopie cacanienne, ennuie de garnison, amitié quasi particulière, amours oubliés, empire écroulé. Il y pire que l’Autriche-Hongrie. Les Braises de Sándor Márai. Beau et triste destin de Márai. Succès à ses débuts. Antifasciste mis au ban par les communistes. Puis l’exil en Amérique. Il se suicide en 1989 avant que le mur ne s’écroule. On le « redécouvre ensuite », on le compare à Joseph Roth à Schnitzler, cela lui fait une belle jambe. On est un con, Márai est mort. Bon « on » a quand même un peu raison il y a bien du Joseph Roth chez Márai ; dans les Braises que j’entame en tous les cas c’est certain. Même douceur, même nostalgie austro-hongroise, même ennui de caserne, même résignation. Est-il utile de préciser que pour l’instant j’aime beaucoup ça ? Je pense que la suite sera très bien aussi. (Pour rester mitteleuropa, il faut que je lise Von Keyserling (qui est Balte), Stifter, François Fejto…)
L’Italie et Goethe. Goethe monte une troisième fois sur le Vésuve, c’est une manie ! Cette troisième fois est la plus belle, le mieux décrite, la plus panthéiste (la météo est meilleure). Ce sera bientôt Palerme et la Sicile. Pour finir, Novalis : « L’homme à certaines zones corporelles — son corps est le plus proche. Ce qui l’entoure d’abord forme la deuxième zone. Sa ville et sa province la troisième, et ainsi de suite jusqu’au soleil et à son système. La zone la plus intérieure est en quelque sorte le moi et celui-ci est opposé comme l’abstraction, la contraction suprême, à l’univers qui est la réflexion, l’expansion, suprême. Ainsi le point de l’espace atmosphérique. » Pas mal…

5 aout.- Matin gris. Après-midi gris. Court orage. Légère ondée. Du soleil. Toujours mal au poignet droit. Il se pourrait que je ne sois pas victime d’une tendinite récurrente, mais plutôt du fameux syndrome du canal carpien. Une maladie qui saisit généralement en plein vol la ménagère de plus de cinquante ans. Je ne sais pas s’il faut que je m’en réjouisse. Reçu la commande livres que j’avais passée il y trois jours chez un bouquiniste virtuel. La livraison aura été rapide. Toujours cette odeur de noisette et de bonne moisissure. Dans le colis dix-neuf livres, de quoi « tenir » environs deux mois. Je ne détaillerai pas le « tout », mais il y a un Von Keyserling, un Stifter, un Reverzy, un Durrell et un Bernard Pingaud intrigant. Ah ! Il y a aussi un André Maurois de dessous les fagots (Climats) c’est celui qui sent le plus la noisette et je me demande si je ne vais pas commencer par celui-ci.
Les Braises de Sándor Márai. Comme pressenti hier, bon livre. Lent comme il faut, théâtral sans l’être trop. Belles pages sur l’amitié, amitié déçue, trahie et même plus que trahie, amitié qui vire à la tentation homicide, car voyez-vous il y a souvent une femme posée au milieu de tout ça.  « L’Eros de l’amitié n’a pas besoin des corps. Pour cet Éros-là, le corps est plutôt une gêne qu’un attrait. Et pourtant, il n’en est pas moins un dérivé de l’amour… »