mercredi 9 mars 2011

Kenny Rankin - The Kenny Rankin Album (1976)



Les apparences sont bien trompeuses elles nous font parfois douter pour rien. Tenez par exemple, prenez Kenny Rankin, eh bien figurez vous que malgré tout ce qu'il laisse présupposé contre lui-même — une moustache suspecte et des inflexions vocales vaguement dans le sirop — c'est un bon chanteur ! Un presque Chet Baker pop, avec un falsetto impeccable. Un interprète très à son aise dans les standards de tout acabit (Beatles, Dylan, musique brésilienne, Tin Pan Alley, jazz vocal, folk amoindri, pop centriste, soft-rock, tout ce vous voulez...) On lui doit quelques disques oscillants entre le moyen agréable et le recommandable. Celui-ci, ce Kenny Rankin album, est assez bien, il est ouvragé par Don Costa (arrangeur de quelques Sinatra moyens tardifs) et on peut dire sans aucun problème que l'humeur y est globalement moelleuse luxuriante et romantique. Kenny reprend le While My Guitar Gently Weeps de George Harrison avec des violons a little too much et une voix frôlant l'acrobatie vocale, mais sa version est quand même très bien, elle est maussade et sophistiquée tout à la fois, ce n'est pas rien... Il reprend aussi l'impeccable Groovin' des souvent impeccables Rascals, sans l'abandon ontologique de l'original, mais avec quelque chose de cristallin à la place. Il y a aussi une version de Here's That Rainy Day plus bakerienne que sinatresque et un When Sunny Gets Blue loin de Sarah Vaughan, mais pas mal quand même.
On dira que tout cela est agréable, doux et mielleux sans être trop joli, pas mal, quoi...

NB : Le meilleur de Kenny Rankin : Inside (1975), Professional Dreamer (1995)...



mardi 1 mars 2011

Radiohead - The King Of Limbs (2011)



Évidemment, il ne serait ici être question de chansons, mais plutôt de « textures rythmiques brinquebalantes » autant de bidules et de chcrountes sur lesquels Thom Yorke psalmodie avec cette voix d’alouette coincée sous la douche froide que nous lui connaissons tous.
Ne voyez aucune ironie dans mes propos liminaires, ce nouveau disque de Radiohead, ce « roi des membres » à beau être sans chansons et plein de machins rythmiques il parvient contre toute attente à frôler l’intéressant plus d’une fois. Par exemple, il flotte relativement bien dans l'air, là, en légère altitude, il fait très bien le canard atmosphérique en plastique. Et puis il est également très bien pour l’ameublement. D'ailleurs, on peut l’écouter en se disant que l’ameublement est une chose bien utile, que ce n’est pas rien, que nous ne serions pas grand-chose sans ces choses qui bouchent les trous non vitaux dans lesquels nous pourrions tomber par mégarde. On peut se dire tout ça, on peut aussi se dire que le silence des limbes est mieux…