lundi 29 décembre 2008

Max Tundra - Parallax Error Beheads You (2008)



Le meilleur de 2008. Du côté de l’electro bricolée, puisqu’il faut savoir bricoler à temps perdu, il y a l’album de Max Tundra , Parallax Error Beheads You, une courte merveille de choses plus synthétiques que natures, un délectable duel d’arcade-bleeps entre l’hirsute Sonic et Super Mario l’homme aux pizzas. Tout ça plus ça, et pas moins ça, et sous le feu, la lueur des fusées 8 bits, des chansons… des vraies chansons, perverses, infectieuses, maniaques et décalées……
Voilà quand la parallaxe nous tient il y a toujours lieu d’être satisfaits, toujours lieu d’être ravis plus que scandalisés, car enfin que voulez-vous Prefab Sprout sans évanouissement bourgeonnant autour des Amiga(s) en rut ou Steely Dan sur le point de crépiter devant les ZX spectrum(s) ne sont que des choses ayant la potentialité tangible de réjouir le quidam qui ne demande qu’à être réjoui.

NB : N’y voyez aucune haine atrabilaire de ma part mais ce disque enterre le jazz-rock une nouvelle fois. Et ne me parlez pas de Jaco Pastorius ou de Squarepusher, non-merci ne me parlez pas d’eux, parlez moi plutôt de Green Gartside.


vendredi 26 décembre 2008

Marnie Stern - This Is It & I Am It... (2008)



Le meilleur de 2008 ? Du côté de l’abrasif et des filles énervées, puisqu’il faut savoir tourner à temps perdu autour des filles énervées, il y a l’album de Marnie Stern : This Is It & I Am It , une succession de tapping(s) véloces et pyrotechniques qui ont tout pour avachir la permanente d'Eddie Van Halen mieux que chez babyliss, voir pire en mieux, tout pour défriser les esprits revêches et par conséquent tout pour rendre heureux l’apolècte de base... Vous ne m’en voudrez pas de me fourvoyer ainsi dans si étranges comparatifs capillaires mais il vous bien constater que Marnie Stern est une vraie guitar-héroine hirsute et il faut également constater que sa Gibson SG customisée n’a rien du fer à friser et encore moins du fer à lisser et tout de la machine à ébouriffer : « Cette machine ébouriffe, cette machine dépeigne les biens peignés, cette machine occis les merlans du secteur ! » Pour le reste, et par-dessus ses exploits guitaristiques, Marnie Stern gazouille comme une jouvencelle tracassée par son carré, une Yoko Ono blonde plus fille indigne autiste que veuve noire gestionnaire… Ah oui ! les « chansons », les morceaux, un peu indéfinissables les morceaux, un peu Dire Straits accéléré par le speed métal divisé par deux multiplié par Magma et redivisé par Ratatat, bref que du palpitant, de l’acrobatique et de l’heureusement fatigant pour les oreilles... et les cheveux.


NB : This Is It And I Am It And You Are It And So Is That He Is It And She Is It And It Is It And That Is That...

dimanche 21 décembre 2008

Marc Brierley - Welcome To The Citadel (1967)



C’est l’hiver et le soleil à cet éclat ramolli d’or clair qu’il a à midi. Je suis dans une chambre, une chambre très étroite, petite, étrange. Je suis étendu sur un lit, un lit très haut, un lit trop haut. J’ai la sensation que quelqu’un me surveille. Je lève les yeux, il y a un homme planté debout devant moi, il me demande mon nom. Je sais que lui se nomme Monsieur Hermès, pourquoi me demande t-il mon nom alors qu’il connaît ce nom ?
Je tourne la tête, je veux oublier M. Hermès, je veux que M.Hermès m’oublie. Je ferme les yeux, pas complètement, il y a encore une fine lueur qui me vient de loin, indistincte et ourlée, une lumière qui me vient de dehors.
Dehors la neige tombe, des traces de pas dans la neige, un petit bonhomme couché dans la neige, la tête vers le ciel, un bonhomme doux, son chapeau est tombé.
J’essaye d’oublier la neige, le bonhomme et son chapeau, cette quiétude molle aux confins des rues désertes. Je m’éveille de mon demi-sommeil. Divisé dans les strates du réveil j’accède à la vraie connaissance des choses, cette lucidité intercalaire et flottante, plus mélancolique, plus chuchotée et bientôt la surface de ma conscience.
M.Hermès n’est plus là, pourtant il est encore là ; il y a un disque qui tourne. M.Hermès a laissé un disque tourner, un rêve folk-pop mélancolique et chuchoté, un disque doux. Une voix légère, des trompettes, des violons, un violoncelle… Un disque anglais, un disque de troubadour anglais, vaguement baroque, un peu Donovan amoindri, un peu Shakespeare sans ses mots. Bienvenue dans la citadelle... à présent c’est certain : M.Hermès m’en veut
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mardi 16 décembre 2008

Dwight Twilley Band – Sincerely (1976)



 


Dans le cercle restreint des amoureux power-pop chacun sait au moins deux choses, la première c’est que cette musique est une musique de petit prince, la seconde c’est que dans le Dwight Twilley Band, l’un des groupes les plus heureusement représentatifs de cette musique, il y avait deux petits princes : Dwight Twilley et Phil Seymour… Ah ! oui, je suis bien étourdi, j’allais oublier une troisième chose, une chose que les rescapés et amoureux power-pop se chuchotent sous de bien peu flamboyantes fourrures: « Le premier album du Dwight Twilley Band est un classique, c’est prouvé ! ». Je n’irais pas jusqu’à oser affirmer que les rescapés power-pop on toujours raison mais force est de constater que là oui, c’est indéniable, quasiment palpable, le premier album du Dwight Twilley Band est bien un classique incontournable ! Un classique qu’il faut vénérer puisqu’il n’y a pas plus séminal que ce mélange mousseux, anglophile et sudiste tout à la fois British Invasion et rock & roll dans ses racines, Liverpool pop et Memphis soul avec des vapeurs d’essence qui remontent du garage… cet esprit do-it-yourself, Twilley et Seymour tâtant de tous les instruments, le tout un peu à l’ouest de Big Star, Tulsa tout ça… Si vous voyez.
Vous voyez ? Vous ne voyez pas ? Bon à défaut de voir, il vous faudra alors entendre, 
 pire écouter… « I'm On Fire » une mélodie pop imparable, complètement resserrée, avec cette swagger touch inimitable, un chef-d’œuvre du genre… « Three Persons » white soul sudiste presque pas pire que le meilleur des Box Tops, « TV » du Gene Vincent avec une guitare qui fait twang comme chez Link Wray, « I'm Losing You » ballade des cœurs brisés qui démontre la polyvalence vocale de nos deux oiseaux… « Release Me » du Spector avec piano, mais sans fille à martyriser, d’autres titres que je n’évoquerais pas tant il faut savoir ne pas enterrer l'assemblée sous les superlatifs … Voilà, voilà, tendres sectateurs power-pop ou pas écoutez ce disque, ce n’est pas un ordre, c’est un conseil… sincère…


dimanche 14 décembre 2008

Chambre Verte - (Bettie Page)



Une profonde loi d’après laquelle ce qui est aboli symboliquement resurgit dans le réel sous forme hallucinatoire...

dimanche 7 décembre 2008

The Hanging Tree - Delmer Daves (1959)



Pour le scénario et les dialogues d’Elle et Lui on pardonnera toujours tout à Delmer Daves, même ses films démonstratifs et un peu bien pensants. Là, par exemple, cette dénonciation du lynchage avec des lyncheurs trop méchants pour êtres honnêtes, tellement fourbes qu’on les imagine, sans peine, payés par le syndicat des lyncheurs. Sinon, Gary Cooper un peu las et plein de sable dans les articulations, Maria Shell, trop suisse et pommettes roses pour l’occasion, Karl Malden impec comme d’hab, Il y a surtout des plans magnifiques à la grue (le point de vue de la colline). Quand Delmer Daves montre la foule de loin, comme une masse inquiétante, c’est de la poésie, quand il la montre de près, comme une suite de trognes bigarrées, c’est du… Yves Boisset… toujours très bien l’idée mais jamais bien le particulier… la foule bêlante dans son unicité ; en oubliant la complexité du puzzle non résolu. La complexité est chez Cooper qui d’ailleurs lui pourrait être un beau salaud, une pièce de puzzle mal dégrossie avec du sable dans les genoux. En tous les cas la fin est belle, émouvante presque, avec cette corde et ce nœud dans le vide, cet or qui s’envole et ce leger décalage de la grue vers le haut.