mercredi 9 juillet 2008

Marshall Crenshaw - Marshall Crenshaw (1982)

 

« Genre d’espèce d’hurluberlu très en retard sur son temps. Malgré cela goûteux. Entre les deux autres binoclards, Declan le fielleux et Buddy l’écrasé. » C’est avec cette phrase que je trouvais finaude et résumant bien la situation, qu’il y a peu et dans un endroit mal famé j’évoquais sommairement ce disque. Force est de constater qu'à l'époque je ne recueillis pas plus qu’un grand vide en forme de réponse, même pas une indifférence polie, voire à defaut, un silence embarrassé, non rien, nada. C’est pourquoi, profitant de mon passage ici, je me permets d’affiner le propos et de le raboter dans le sens du poil. Declan le fielleux, Buddy l’écrasé ? Sur la pochette de son premier disque, Marshall Crenshaw ressemble effectivement à une combinaison pas tellement secrète des deux. Replètes lunettes et costumes hors de saison… les dés sont jetés, il n’y aura rien à faire Marshall Crenshaw sera, à vie, un Elvis Hollly, un Buddy Costello, il y a de pires destins, il y en a de meilleurs. Tout aurait été pour le mieux dans le plus simple des mondes, s’il n’y avait pas eu plus que cette élémentaire ressemblance chez notre ami Marshall. Encore fallait-il ne pas être trop myope des esgourdes pour distinguer ce plus là ! Encore fallait-il vraiment écouter ce disque et se persuader que si ce n’était pas un chef-d’œuvre, il y avait dedans plus de matière sympathique que dans bien de ces prodiges antipathiques plébiscités par la Pravda du bon goût. Oui alors, Declan le fielleux et Buddy l’écrasé ! Certes , mais aussi les Beatles, les Byrds tout ce qu’écoutait Marshall Crenshaw étant enfant,- les disques qui regardent tourner notre enfance sont les disques qui…- En fait cet album est un genre de juke-box idéal, il suffit de lever le nez, de tendre les oreilles, pour se laisser prendre par des chansons à la clarté transparente, une ambiance estivale, de l’ingénuité non matoise... de la grâce en somme. Ecoutez « Someday, Someway », « She Can't Dance » ou « Not for Me » Le genre de titres qui s'intégrerait comme un gant à tout Top 40 allergique au sérieux papale des satanés zélateurs du crucial . Oh ! rien de l’éthéré ou de la métaphysique, plutôt l’innocence et la légèreté du Rock’nRoll des débuts, pas plus, c’est déjà beaucoup. Alors même si certains trouvent la production pataude et l’ensemble proche d’un Elvis Costello abandonné par ses mots, nous ne les entendrons pas, car il y a beaucoup de plaisir à prendre à l’écoute de ce disque, un plaisir simple : celui d’écouter un type pas de son temps, et donc encore un peu frais aujourd’hui.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

oh ! et cynical girl !! salut raoulle, à bientôt sur les disques rayés… 

Philippe L a dit…

Ah ! Oui c’est vrai « Cynical Girl » . Merci pour le commentaire en tous les cas.

skorecki a dit…

c'est lui qui interprétait -très bien- le rôle de buddy holly dans the b h story, non?

Philippe L a dit…

Et bien non, c'était Gary Busey... Par contre dans la Bamba, c’est lui... Il est aussi dans Peggy Sue Got Married , on le distingue vaguement dans le fond .