dimanche 27 avril 2008

Le « croquignolet » du jour – Frank Zappa



Je dois avouer, et sans torture aucune, un intérêt relatif pour l’œuvre de Frank Zappa. Cette pataphysique que je sens, voyez-vous, confusément caboter vers Pierre Boulez et son giscardisme rampant, au mieux m’intrigue, au pire m’assomme avec la régularité métronomique de feu l'estourbisseur de la Villette. Bref, Zappa en dehors de deux trois trucs au début, de ses « amis » Shaggs et Van Vliet, me captive vaguement et de loin. Il faut dire que le problème provient autant de moi que de lui ; que je suis très peu velléitaire et que chez cet hurluberlu trop conscient de son hurluberlisme l’écoute sent trop l’effort pour que je sois vraiment honnête … D’un autre coté, et là les zappistes vont sautiller, me traiter de salaud, le personnage m’amuse, pas mal, souvent, sans plus, suivant l’humeur du jour… Zappa serait donc un croquignolet à fort potentiel, mais avec quelque chose qui cloche, le rapport « raison déraison » semblant, chez lui et en loucedé basculer du côté de l’amidonné, finalement loin de Jérôme Bosch, Nietzsche ou Artaud, cintrés notoires, moins giscardiens et vrais croquignolets eux. Malgré cela, laissons l’artiste à ses « mots » et à une anecdote croquignolette :

« Il y a quelques années, lors d’un concert à Philadelphie une fille s’est approchée de la scène et a retiré sous nos yeux sa petite culotte bleue. Je savais que mon batteur et un autre type de l’orchestre aimaient renifler les sous-vêtements féminins. Aussi, j’ai poussé mon batteur vers la fille pour qu’il renifle sa petite culotte. C’est ce qu’il fit avec l’approbation du public. J’ai su, de source sûre, que l’odeur du slip en question avait failli être fatale à mon musicien… Constatant que le public avait beaucoup apprécié ce petit numéro improvisé, je décidai peu à peu de proposer chaque soir à des jeunes filles d’en faire autant. Mais je remarquais en même temps, un peu désolé, que la plupart des filles portaient des pantalons ! Afin des les aider, je leur expliquais comment il fallait s’y prendre pour retirer sa petite culotte sans enlever son pantalon. Pour celles qui portaient de toutes petites culottes, je préconisais de déchirer l’un des deux cotés et de les retirer par une jambe. Pour celles qui étaient vêtues de culottes hideuses en coton, je leur enjoignais d’aller les retirer dans les toilettes. J’ai pu ainsi récupérer des centaines de petites culottes. J’ai tout donné à une artiste du Colorado… »

mercredi 23 avril 2008

Chambre verte - (Johnny Thunders)



Wednesday, April 23, 2008

Johnny Thunders (born John Genzale) of The New York Dolls and The Heartbreakers died of a drug overdose on this date in 1991.

dimanche 20 avril 2008

Le « croquignolet » du jour - Vince Taylor



« In hoc signo vinces »

Ne jamais oublier, anglais, anglais que j’étais.. Fils du blitz avec la Luftwaffe dans le ciel. Mon frère se battait dans le ciel, pilote dans la RAF mon frère, un homme, un vrai. Moi en bas gamin avec les ruines, et mon frère en haut… Anglais que j’étais… Après en 50 toute la famille a filé de l’autre coté, loin des ruines, direction New Jersey. Quatorze ans et vlan ! L’amérique. Un jour la-bas je sauve une fille de la noyade et je deviens, par hasard, maître nageur. Joli métier. Je chante au bord de la piscine, et les filles tombent ! Elvis sombre, peigne et maillot de bain, un putain d’archange anthracite au bord de l’eau. Apres en 56 ma sœur part pour Hollywood et toute la famille suit. Pas une bonne idée, ma sœur c’est une actrice imbuvable. Alors c’est moi qui fais le métier, je passe dans le fond d’une dizaine de westerns. Pas mon truc non plus, acteur, mais de la présence comme on dit. Même dans le fond, une ombre, anthracite que j’suis . En fait la-bas aux states, je veux être pilote comme mon frère, un homme un vrai. Je passe le brevet, tout va bien, et vlan ! Un jour, je rate un putain d’ atterrissage… je m’écrase. Putain de miracle, je suis toujours vivant, corps intact, j’ai un corps trempé dans la vie !
18 ans je suis chanteur, je chante sur les parkings, je chante pour la radio. Un soir de concert je me bas avec des catcheurs, les doigts cassés par des putains de catcheurs ! 19 ans je retourne en Angleterre. Je suis américain, j’ai l’accent yankee, je chante, j’ai un manager ! Un jour dans la vitrine d’un magasin, une combinaison de ski en cuir noir brillant. C’est le début du bordel, de tout le truc. Gene Vincent me copie, un putain de carbone anthracite Gene Vincent ! Il portait des vestes longues, un plouc en veste longue, et le voilà en cuir, salaud ! J’admire beaucoup Gene Vincent mais je suis surtout l’ami de sa femme ! Tout d’un coup me vl’a le prince des Teddy Boy, cuir noir, grosse chaîne en or. J’ai une épouse, un gosse et un contrat avec une maison de disque. Pas longtemps, pas de succès, divorcé, ma femme faisait des strip-teases dans mon dos. Déprimé je retourne aux Etats-unis, encore plus déprimé j’en reviens bien vite, il n’y plus de rock’n’roll aux Etats-Unis ! C’est le règne des bébés roses teen-idol.



Angleterre à nouveau. Tout recommence. Du mascara dans les yeux en 60 c’est la grande tournée avec Gene Vincent et Eddie Cochran. La tournée fatale pour Cochran, mort, accident de taxi, couic, un de moins ! Après c’est les Français, je suis récupéré par les Français, Barclay, Eddie Barclay ! Les chaises cassées, les blouson noirs… La meilleur époque après celle de « Brand New Cadillac » . La coupe internationale du Rock’n’roll, je l’ai emportée devant Gene Vincent et les Blue Caps, Eddy Mitchell et les Chaussettes Noires, Dick Rivers et les Chats Sauvages et Dany Logan et les Pirates… L’Olympia, la Nuit de la Nation, les chaises cassées, les putains de chaises cassées ! Le concert dans les arènes de Madrid devant 30 000 personnes. Le gars qui avait gagné contre le bull, à l’entracte de la corrida, il se promenait avec les oreilles du bœuf à la main et comme il ne savait pas quoi en faire, il me les a passées et j’ai chanté dans l’arène en agitant les oreilles, ils sont tous devenus fous ! Ca, c’était la meilleure époque ! J’ai eu Brigitte Bardot, Sophie Daumier et Hélène April, le top model définitif des sixties. Sophie Daumier, elle habitait dans un hôtel en face du mien. Un jour j’étais avec elle dans sa chambre, son type est arrivé avec un couteau à la main. Je me suis battu avec lui et comme j’ai gagné, elle est restée avec moi. C’est là qu’on est allé au Club Saint Hilaire, j’ai rencontré ce couple qui voulait m’emmener chez eux pour que je dévirginise devant eux leur fille de quinze ans. Je leur ai dit « excusez-moi, mais j’ai déjà un problème avec un mari qui a un couteau », rien à faire, il a fallu que j’y aille, que je me mette dans son lit, elle avait même pas quinze ans… J’ai eu aussi ce « problème » avec deux filles, « j’ai pas violé les deux filles : c’est parce qu’elles ne voulaient pas faire l’amour avec moi ». Après, avant ? Je sais plus bien, j’atterris à Hambourg, au Star-Club, sans musiciens. Je recrute un backing-band, c’était les Beatles ! Le patron du Star-Club un bandit, un vrai mafieux avec un flingue. J’achète un flingue moi aussi. C’est là dans ce magasin de flingues que j’ai croisé les Beatles. Je mélange encore les dates, je ne sais plus bien, en tous les cas après j’ai utilisé le flingue en oubliant une balle dans le barillet, résultat : main cassée, j’ai un corps trempé dans la vie…Après je me suis fait casser les dents par des Rockers à Saint Tropez. A l’époque je faisais de la boxe avec Alain Delon, j’étais très fort dans les bagarres, le deuxième souffle comme Cassius Clay. J’ai aussi fait six mois de prison en Angleterre pour port d’armes, il y avait Joe Frazier dans la prison, j’ai eu le temps de m’entraîner… Après tout ça je passe en vedette aux Folies Pigalle, un club de strip-tease. Pour faire plus viril j’ai une carotte dans le slip, un homme, un vrai… C’est le sommet de ma carrière mais aussi le début de la fin. Un an après c’est plus le temps des rockers, c’est celui des pop-stars les Beatles, les Stones, toute cette merde..
Deux ans plus tard le 23 mai 1965 je meurs une première fois sur la scène de la Locomotive, je suis le prophète Mathieu, j’évangélise la foule, je casse tout autour de moi, guitares, micros, batterie, les autres cassent bien des chaises. Après ce concert cataclysmique, je sors un disque mythique Vince...! Barclay me lâche comme une vieille chaussette (noire), je me roule par terre, c’est fini, je m’enterre. Je me cache dans une cave, je me laisse pousser les cheveux, je suis le Christ, un Christ sale, je reçois un faire-part annonçant ma propre mort. Un gang de chinois me précipite dans la Tamise, moi le maître nageur je suis sauvé de la noyade par des passants. Je disparais, on me retrouve à l’hôpital, chez les fous, on me retrouve chez les fous ! Je ne suis pas fou… Je ne suis pas fou… je suis un homme, un vrai… je veux être pilote dans la RAF !



Le 23 novembre 1979. ma fiancée d’Aubervilliers me dit « Je suis ta sœur en plus jeune » je deviens alcoolique. Pas plus d’une bouteille de whisky par jour, mais je fais attention à la marque, Quand je suis amoureux je bois moins de vin. Sauf le matin quand je me lève, je descends au bistrot boire un café au lait et ensuite… la sensation de l’alcool… l’odeur de l’alcool… je m’envoie un coup de rouge. Le premier coup de rouge du matin c’est comme un cercle vicieux. Là je suis à Macon, Saône et Loire, un vrai pays de rockeurs.. J’ai trouvé l’alcool, mais j’avais trouvé Dieu bien avant. Moi, Dieu J’y croyais pas mais un jour je faisais frire des côtelettes de porc au feu de bois et, spof, il y a eu une espèce d’éclat du ciel qui est venu et depuis, je vais à l’église. Enfin j’allais parce que maintenant je suis mort. Croyez-moi, il ne faut jamais se laisser mettre dans le cercueil ! De ma naissance à ma mort, j’ai toujours eu un corps trempé dans la vie, et à présent il ne trempe plus dans rien... la mort c’est pas bien. Moi qui étais un homme, un vrai, le Christ, un pilote de la RAF, vous pouvez casser les chaises en hommage, cassez les chaises c’est un ORDRE !

vendredi 11 avril 2008

Marquis de Sade - Who Said Why?



Pendez Bénabar avec les tripes de qui vous voulez, oubliez les « jeunes gens modernes », les expos Agnes B… et ne la ramenez pas avec Ian Curtis. Il n’y avait pas d’images de Joy Divison en 1979 rien, nada… Peut être que l’instit rennais était passé par les Bains Douches un soir de tranxene, peut-être qu’il fantasmait Joy Division comme David Byrne à la fin de Remain in Light enfin rien n’est moins sur…. En tous les cas cet extrait de Chorus (une vieille émission) est mieux non-filmé (Don Kent) et senti que toutes les merdes sympathiques, souriantes ou pas de chez Taratata, il faut savoir rester sinistre !

« The final track on the album, "The Overload", was Talking Heads' attempt to emulate the sound of the band Joy Division. This is in spite of the fact that no one in the band had actually heard the music of Joy Division. Rather, it was based on an idea of what Joy Division might sound like »

mardi 8 avril 2008

Journal d'Alexandrie (4)

« On peut collectionner aussi l’infirmité. On en trouve un très bel exemple dans les romans sur Alexandrie de Lawrence Durrell. Il y a là un vieil Irlandais, résidu d’un siècle troublé, qui finit tristement ses jours dans la basse police égyptienne, attaqué par des essaims de mouches parmi les bouteilles de whisky par une chaleur de 46 à l’ombre. Il est rongé par une cirrhose du foie. Le matin quand il se réveille, il s’étonne d’être encore en vie. Ensuite il se réunit lentement : il met ses dents, son œil de verre, son bras de cuir et sa jambe en bois. « Ce matin, dit-il, je me suis levé comme un lion. »… » Imaginez mon étonnement ! C‘est à l’ombre de la cathédrale de Cordoue; un raffiné bouquet de fleur d’oranger dans le nez, qu’ouvrant mon Vialatte du soir, je suis tombé sur cette mince évocation du terrible Scobie ! Vous qui, comme moi, avez lu Le Quatuor d’Alexandrie vous devez connaître Scobie cet irlandais coquet inventé par Lawrence Durrell ? Oui souvenez-vous ! Ce vrai faux espion un peu pédé qui finira mort, raide, en semi travlo, dans une poubelle d’Alexandrie. Et bien sachez que Vialatte, mâchonne le mortel Scobie à sa juste mesure d’ animal en kit, certes avec son umour à lui, en omettant l’aspect folle sybarite et casque colonial mais en débâchant le coté « mécanique plaqué sur du vivant » du bonhomme. Vous me direz que je radote, que je m’étale et m’étonne pour rien et d’un rien. Le fait est que, pour en revenir à ce qui devrait nous occuper, je n’ai jamais terminé mon Journal d’Alexandrie ; or voyez-vous, j’ai bel et bien accompli et depuis longtemps l'escalade risquée de l’incontournable massif durrellien. Chose curieuse, hasard non coupable, c’est ici, chez Averroès, une chaleur de fin d’après midi encore sur la nuque, le vieux pont romain se reflétant dans le Guadalquivir comme il le fait depuis deux mille ans, et par la grâce de Vialatte que mon coupable oublie, subséquemment, a ressurgit tel un pénitent tout blanc ! Etonnant non ? Alors vous me permettrez ces quelques notes, oubliées et retrouvées, ânonnées et souffreteuses, sur le dernier volume du Quatuor d’Alexandrie : Cléa. J’avais omis Cléa il ne faut jamais omettre Cléa ! « Plutôt que le temps retrouvé, le temps qui passe, le temps délivré. Comment le temps agit, sur les âmes, les corps … pour la première fois dans le quatuor l’intrigue avance ce n’est plus uniquement un retour en arrière… fin merveilleuse et ouverte, amour de Darley pour Clea , piscine, mort, mort et piscine naturelle, mort naturelle ou pas , la mort c’est naturel, c’est l’essence de la vie… Durrell ne lâche jamais le monde des sentiments. Il y revient sans cesse, dans les hésitations.. dans le flottement nécessaire… dans les aspirations entre des êtres uniques et entrelacés… tout juste un peu plus avec le monde mais toujours dans la profondeur autrement plus vertigineuse de ce monde parallèle, le seul vraiment important, le monde du sentiment amoureux. Comme tout bon écrivain anglais : amour-haine de l’Angleterre, anglophilie transparente, anglophobie latente, « une nation qui a l'âge mental d'une vieille mémé » « les Anglais dont la vie affective est à peu près celle de braves hôteliers suisses » haine de la morale et du patriotisme, Et merde pour Albion Mère de tous les poncifs ! Le monde - que nous voyons toujours comme le monde « extérieur » - n'obéit qu'à l'introspection et à la décomposition de l’intime dans l’extime! Face à cette bizarrerie cruelle mais nécessaire, le poète interloqué remarque qu'il lui pousse une queue et des ouies pour mieux nager contre les courants obscurs de l'ignorance » Voilà, j’ai bien conscience que tout cela est pour le moins confus et éclaté, qu’il n’y a pas un grand intérêt à la chose, mais il fallait achever alors j’achève. Hormis ces faibles considérations qui n’intéresseront que moi, il faut savoir, chose étonnante, que la cathédrale de Cordoue est une mosquée, une mosquée et une cathédrale ou bien plutôt une vieille mosquée avec une vieille cathédrale posée en plein milieu. Tout est compliqué ou l’inverse en tous les cas il y a de l’ombre au pied de la cathédrale mosquée, et c’est ainsi qu’Allah est grand même avec Jésus planté dans le thorax ! Tout cela nous ramène à Averroès à un beau film de Youssef Chahine et donc à Durrell, tout est dans tout et vice versa. A présent j’ai du froid sur la nuque, dehors il fait nuit et la neige était là il n’y a pas si longtemps, saloperie de brume, merci Vialatte !

dimanche 6 avril 2008

Stuart Moxham & The Original Artists - Signal Path (1992)



Des disques étaient empilés, là, vraisemblablement négligés pour leur air commun, déprimé, ou simplement débonnaire. Un peu désœuvré, désoccupé de la moindre occupation vitale, j‘avais saisi, au hasard, l’un de ces surannés enregistrements sous forme de 33 tours. Sans aucun risque, sur le haut de la pile, le moins défraîchi, le moins susceptible de me décevoir, moi qui suis si souvent sujet à la plus anodine alacrité envers les choses chantantes et musicales. Non sans un frêle émoi, aussitôt passé le contact bien réel avec le diamant, la galette de celluloïd bientôt en pleine rotation, le charme avait agi. Oh rassurez-vous ! Aucune grande force et encore moins de décisif, d’important ou de crucial, mais un charme simple voyez-vous ! Le genre de disque qui après quelques printemps d’oubli coupable, resurgissait là, sur le haut de la pile comme par bonheur . Une fois la poussière soufflée, un vieux canapé écru trouvé, il suffisait donc de renverser la tête, à défaut de ciel, vers le plafond et sans ne plus rien désirer si ce n’est un vague abandon, s’imaginer des spectres tourbillonnants. Le disque imperturbable et impassible devant cette inventée sarabande d’esprits frappeurs et bondissants, tournait sans crainte et avec un tact indéfectible, une sagesse sincère. du soleil sur les rideaux, un coma de juste mesure…

Ah ! oui puisqu’il y a cette manie, cette sottise à vouloir vraiment parler des disques, sachez que le disque sur le sommet de la pile était un disque de Stuart Moxham. : Signal Path. Inutile de refaire l’histoire, vous savez déjà tout sur ce doux quidam là : Stuart Moxham avec et derrière, Alison Statton chez les jeunes géants de marbre… Stuart Moxham et The Gist ce merveilleux faux groupe lunaire qui venait après le triomphe accidentel des Young Marble Giants … Stuart Moxham en piéton léger chez le gracile lépidoptère David Thomas… ensuite plus rien, dix ans de silence monacal… …
Après tant mutisme, le disque qui devrait nous importer Signal Path n’était pourtant pas ce que nous attendions de lui. Nulle contrariété, aucun ressentiment, pas le chef-d’œuvre éclos d’un génie incompris, tout simplement un disque agréable, reposé et plein de cœur. Des chansons, pudiques et suggestives ; oui des chansons ! Avec les moyens du bord, une petite méthode assimilée jusqu’à ses bords les plus intimes ; l’épuisette folk-rock sur le dos, un orgue ingénu, une boite à rythme sensible et des ritournelles atmosphériques dans le tube à essai.
Il y avait un titre où Alison Statton fredonnait comme en attendant le bus, le meilleur de Brian Eno et de ses chansons pastel, Buddy Holly en peinture à l'eau et sans aéroplane fatal, Robert Wyatt sans le gris et les dégradés déchus vers le blanc. Voilà c’était un disque loin de la technique, de la brutalité et de la subversion des âmes et des consciences, loin de toutes ces choses qui nous accaparent bien souvent... un disque pareil à une caresse, précaire et sensible comme le quidam incertain prêt à tomber d’un possible canapé écru. Je reposais le disque, de la poussière sur le suivant… au suivant !