dimanche 24 février 2008

The Hit Parade - The Sound Of The Hit Parade (1993)



« Je ne comprends pas les Anglais ! Tandis qu'en France nous donnons à nos rues des noms de victoires : Wagram, Austerlitz… là-bas, on leur colle des noms de défaites : Trafalgar Square, Waterloo Place… »

C’est le charme encore, mon cher, ce simple, creamy English charm. S’amuser avec la queue des tigres, absorber une quantité raisonnable de boissons importées et exotiques. L’air détaché, les pieds dans la boue, jouer d’interminables parties de cricket. Un sourire désinvolte au coin du nez, pratiquer le golf indoor dans les couloirs d’un hôtel fané. Plaisanter, avec et devant, les soubrettes qui passent...
Encore et toujours, vois-tu , c'est la grande brûlure anglaise ce charme là , d’ailleurs il n’existe pas, ce charme , en dehors de ces îles humides où il renverse et tache tout ce qu’il touche. Oui c'est bien ça, mon cher, ce simple, creamy English charm : la délicatesse amère de Ray Davies, la campagne britannique et ses mœurs dissolues, Bid , ce vrai prince hindou, son Monochrome Set et sa Jet Set Junta , les disques Sarah, Sarah records, Bristol, toute une histoire…

Je me souviens être passé par Bristol, de l' odeur de Bristol, de ce parfum, le pavé mouillé... une question d’estuaire. Je me souviens qu'un fois traversé le pont suspendu de Clifton, de l’autre coté de l’aber, il y a d’autres fragrances, le Pays de Galles, le fantôme de John Cowper Powys, un umour déjà moins flottant.
Evelyn Waugh, lui, est londonien, un autre fantôme mais nageant dans un umour mal-pensant et terriblement « old england » ; exquis et croustillant; craquant sous la dent comme la plus belle chanson de ce disque So this Is London , qui, vois-tu , devrait nous concerner, toi et moi.
Bref, mon cher, tu devrais écouter plus souvent les Kinks, Monochrome Set et The Hit Parade (ce grand super groupe light) tu devrais relire Evelyn Waugh ( Retour à Brideshead) et en tous les cas lire attentivement les notes de pochette de ce Sound Of the Hit Parade. On ne lit jamais assez trop les notes de pochettes...

Ferme les yeux, ouvre les yeux, prends ton Sand Wedge, sors de ce Bunker... Lis ces mots en VO, tout y est dit pour moi et à ma place, c’est plus simple, je suis feignant, oisif et lymphatique ces temps ci ...

« This new CD is entitled 'The Sound Of The Hit Parade' and is inspired by going on holiday, watching black and white films and owning old books by dead people. Quite unusually for a modern beat outfit, The Hit Parade aren't very good musicians, they have no career plan and don't have a clue about what will happen next.
Instead we have a pop group who bare the historic motto 'Semper Eadem'. The Hit Parade remain proudly celibate and unwilling to move beyond the boundaries of a three-minute song that they grew up with. By looking backwards they stride forward, and by making this new CD The Hit Parade re-define the concept of listening enjoyment.
It is not surprising that when encountering The Hit Parade for the first time, some people scratch their heads, frown, and then walk off to do something else. This response confirms a lack of interest in life, nature and art. Many of these unfortunate individuals work at advertising agencies and seem to think that bands like Dire Straits are "OK'.
The Hit Parade are aware that having an image is an important factor when it comes to making records. Indeed many listeners of a religious persuasion have been offended at the bands modern attitudes; they wear jeans, they smoke cigarettes and they sometimes forget to brush their hair in the mornings. And so it is that The Hit Parade know what it is like to live on the edge.
'The Sound Of The Hit Parade' has been produced on new compact disc and it contains twelve songs. Listeners are advised to plug in both ears when settling down to enjoy these wistful ballads, upbeat rock numbers and finger-clicking jazz workouts.»

http://www.the-hit-parade.co.uk/main.html

PS : Ne soyons pas dupes, il existe également une Angleterre ankylosée et drôle comme le croque-mort raide d’efficacité.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

M'étant rendu acquéreur du "more pop songs" de 1991 dans ma prime jeunesse, j'ai le souvenir d'un groupe bêtassou et d'une mièvrerie presque dérangeante. L'objet de mon intervention ici même n'est pas de battre en brêche la prose molloyienne, au demeurant toujours aussi chatoyante et mordorée malgré quelques divergences de points de vue ici ou là, mais bel et bien de rendre publique une anecdote tout à fait savoureuse : je fis don du "more pop songs" en question à l'inénarable Denis Quillard, petite boule de mesquinerie et d'étroitesse d'esprit bien connue de l'auteur de ce blog.
ANDLIBE

Philippe L a dit…

C’est vrai que c’est un disque assez peu conséquent, mais le peu conséquent est parfois nécessaire. Quant à l'ineffable Denis Quillard, le hussard sous le toit, c’est effectivement une petite boule de mesquinerie bondissante, ne le saluons pas !

Anonyme a dit…

On reconnaît bien là toute la générosité de ce vieil Andlibe. Monsieur Andlibe.

Philippe L a dit…

En tous les cas c’est un plaisir de vous voir tous les deux en ce bas monde