mardi 7 août 2007

Randy Burns - Evening of the Magician (1968)



« Tout n’est pas dur chez le crocodile. Les poumons sont spongieux, et il rêve sur la rive »

Henri Michaux
Face aux verrous

Ces flûtes dépressives comme un lendemain de bad trip. Sur la pointe de la langue encore le goût du gardenal du matin. C’est un disque ESP, le second de Randy Burns, le meilleur. Du Dylan trempé dans l’acide. Des chansons échappées de Greenwich Village qui travaillées dans leur fine masse prennent une tournure lysergique. Un orgue spectral enveloppant comme étouffant les mélopées d’un mince suaire, ces fameuses flûtes mélancoliques, nimbées morbides, qui elles clouent un essemble bien sombre… drôle de crucifixion... L’esprit de Pearls Before Swine aussi mais sans la voix de palmipède asthmatique de Tom Rapp…et de la tristesse, de la tristesse à revendre ! Un disque qui se déploie dans un malaise sage, une inquiétude feutrée, une gravité où chaque note pèse de toute sa densité. Un disque assez peu hilarant pour tout dire….
Oui mais bon voilà j’exorcise car les temps sont mornes, l’été n’est pas là ! L’anticyclone des Açores sifflote ! Vous voyez bien cette dépression de grande étendue censée garder une situation et une forme générale quasi-stationnaire durant une longue période mais qui là joue les dilettantes… Saloperie d’anticyclone qui ne garde plus rien pour lui, saloperie de dilettantes !

Climax :
Echoes of Mary's Song

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