vendredi 20 octobre 2006

Je baisse ...



J’ai vu un concert de Téléphone (!) au palais des sports de Lyon en 1979 les grands était assis part terre et attendaient le début des hostilités en fumant des cigarettes odorantes. Ensuite le concert était vachement bien dans le genre : je transpire tu m’égoutte. A la fin pour sortir ça piétinait devant les sorties … moi je piétinais bien plus que la morne piétaille à écharpes mauves il faut dire qu’étant petit j’étais déjà grand, dieu me gratouille ! Un peu plus tard vers 1981 j’ai vu un concert de PIL au palais d’hiver de Lyon. Les Punks Not Dead étaient debout plein de morgue et de mauvaise bière. Il y avait une cohorte inquiétante de filles avec des coupes de cheveux aléatoires et du maquillage super noir. Le concert était chaotique dans le genre : je te crache dessus, tu m’essuie pas. un quidam incertain c’était même jeté du premier étage sur la foule pogotante et le Punks Not Dead qui chute est ma foi assez problématique envers la gravité. A la fin ça trépignait péniblement pour sortir vers le monde éduqué. Pas fou j’étais resté au bar laissant la piétaille anarchisante en retard de deux ans se disséminer dans la brume , dieu me pardonne !

C’est en feuilletant mollement les Cahiers Du Cinéma qu’au milieu d’un assoupissement non passager j’ai appris la mort de Bernard Evein, le décorateur de Demy des Parapluies de Cherbourg et d’ Une chambre en ville, vous voyez ces décors merveilleux ? mais aussi de Godard et de sa Femme est une Femme sacrément coloriée de la plus sage Cléo de Varda aussi… il y a une esthétique Evein au milieu de la nouvelle vague même si cette dernière fait la maline avec toutes ses histoires d’auteurs tout ça et que bon les artisans c’est pour papa et Marcel Carné… Evein est important comme Coutard est crucial comme Gegauff est immensément influent dans l’ombre un sacré croquignolet d’ailleurs Gegauff .. Evein craquait plus tendre lui …
C’est aussi en feuilletant mollement les Cahiers Du Cinéma qu’au milieu d’un assoupissement non passager j’ai appris la mort de Gérard Brach, le scénariste de Roman Polanski , de « Répulsion » de « Cul de sac » et du « Locataire » vous voyez toutes ces histoires de gens enfermés … S’il y une marque Brach c’est celle de l’enfermement de la claustration volontaire . Brach était agoraphobe comme Manchette (comme d’autres …) et donc le coté mal pensant polonais poussière cachée sous le lit et voyage autour de ma chambre c’est surtout le fait de Brach et d’ailleurs même chez les autres dans de gros films pachydermiques comme « La guerre du Feu » et « Le non de la rose » du professionnel de la profession Annaud il reste un goût de chambre pas aérée ou plus précisément de cette peur irrationnelle de sortir de la chambre (ou de la grotte) … Brach restera aussi bien avant la fille Coppola comme l’inventeur du jet lague style avec « Frantic» et comme le scénariste du vrai dernier Antonioni « Identification d’une femme » … mais là c’est l’autiste italien qui domine … bien que le brouillard c’est bon de s’enfermer dedans aussi.

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