lundi 30 octobre 2006

Contre Chevillard … tout contre



« Parfois une longue litanie monte en moi comme une vague, comme une nausée, et ce parce qu’il y a eut Nisard, parce qu’il y a Nisard. »

Démolir Nisard ! démolir Chevillard ! Il eut été facile de sombrer tant l’appel du pied semble évident, je ne sombrerais pas ! Outre que mes moyens sont faibles, je ne suis pas énervé et d’une humeur badine, regardant mes contemporains avec une distance languissante,- distance que l’on me reproche plus que de raison -… Lisant des livres blancs cassé de chez Minuit avec un détachement frondeur que l’auteur du livre incriminé de facto par ma lecture ignorera éternellement tant il ignore mon existence non homogène, bref je compte peu et pour peu … Le livre de Chevillard est comme ça lui aussi de prime abord : Assez peu conséquent … fondé sur de rigolotes exhortations dans le dos d’un vieux critique 19eme siècle à chapeau haut, de l’écume de plumitif alors que hein ! Des sujets conséquents il y en des brouettes pleines de terre noire : le moi de l’écrivain, le monde, la société, le citoyen, beurk ! Le citoyen … Chevillard lui dégoupille Nisard, cet homme est fou ! Volatile Chevillard un fou préférant s’élever dans les azurs de l’exercice de style … préférant déterrer un vieux kroumir oublié pour lui refaire la peau alors qu’il n’y déjà plus de squelette, presque de la poussière de squelette. Nisard. Le si mal prénommé Désiré … pauvre Nisard, le Nisard triste jocrisse ressorti de la vaste communauté des trépassés (la plus grande) pour se retrouver à poil et en poussière devant les lexies vengeresses de ce bougre de Chevillard … tabassé à coup de phrases drôles ( parfois mêmes très drôles), retourné comme un gant ... Nisard triste sir responsable de tout, du laid du très laid, un antéchrist mignard un Odradek sorti du stade sans l’énigme qui fait tout … Nisard !
Chevillard est presque toujours cocasse en malin boxeur de spectres, gloupissant, très peu conséquent (on y revient) frôlant le ravin de l’exercice de style vain pour rien, sans jamais tomber dedans, voilà c’est dit, c’est plaisir …
Reste une question (Arcane Bidule) pourquoi Nisard ? Pourquoi choisir comme proposition déclenchante Nisard ! On imagine la lourdeur d’un « Faire pipi sur Angelo Rinaldi » ou d’un « Dorloter le bedon de Viviant » donc le contemporain non …. Pourquoi alors en restant dix-neuvième ne pas avoir choisi le très peu pénétrant Gustave Planche qui apportait sa nullité à « La revue des deux mondes » ? Le père Planche persuadé que la mauvaise humeur et la mauvaise foi fourbe tenait lieu de talent et d’autorité hein ! Merde quoi ! , Une vraie planche pourrie Gustave à scier sur-le-champ « Débiter Planche ! » En cheminent chichement dans l’histoire littéraire et dans les mêmes eaux temporelles on retrouve Sainte-Beuve, talentueux lui, déclaveté par l’apôtre des madeleines remémorantes le pauvre Sainte-Beuve … Et voilà que maelström et ébahissement, j’ai trouvé ! Sur la fin de son démolir Chevillard est Nisard ! Il devient émouvant pris par l’intime Chevillard, il s’enfonce avec son modèle dans les eaux vertes pendant qu’une aube radieuse se lève …Proust était un amant déçu, pas moi ... Voila Je suis contre Chevillard … tout contre.

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