dimanche 17 septembre 2006

Bob Dylan- Modern Times (2006)



Le nouveau Dylan est la chose d’un électrocuté déjà ancien, plus trop raide donc et un peu moelleux. Un vieux chanteur d’avant qui rassemble trois quatre musiciens au professionnalisme matois pour raconter toujours des histoires par le biais de cette voix inlassablement ramassée et presque peu aimable, une voix comme du papier crépon froissé...les chansons de « Modern Times » traînent toutes en longueur Dylan s’en fout royalement ! Les chansons ne sont plus que la trace du mystère qui s’est inventé il y a bientôt 40 ans Dylan s’en fout royalement aussi ! il n’est même plus un classique même plus un moderne c’est le genre de question qu’il ne se pose pas il n’est qu’un conteur dans la grande tradition américaine un passeur de mythes … d’histoires, s’il y a de l’électricité c’est plutôt celle qui est dans les fils dans ce qui transmet et éclaire en fin de compte et ne calcine pas …


Bref survol topologique et subjectif :

Thunder on the mountain
Rockabilly goguenard un peu pataud plein d'humour caché ou Dylan au centre de l’œil du cyclone crache sur le monde moderne, primitif et pas très pur tout ça

Spirit On The Water
Détaché comme un Armstrong languide avec l’arrivé de Django sur le tard une fin faite pour être applaudie, belle chanson de salon avec l’amour tout ça.

Rollin' And Tumblin'
Dylan évoque les eaux boueuses d’un fleuve inconnu, une vraie chanson folklorique américaine avec du blues et les évangiles un riff qui vient de la tradition et des paroles guillerettes : une «jeune putain feignasse» qui lui a «mis la tête à l'envers» ben voyons vieux bougre

When The Deal Goes Down
La voix qui se raccourci encore un peu plus comme si c’était possible. ballade jazz Valse splendide et écorchée

Workingman's Blues 2
Retour du Dylan acerbe même pas à quoi bon, un constat... les bleus à l’âme de l’ouvrier. Litanie intense du Leadbelly résigné. On peut sentir une curieuse lutte entre l'obscurité et la lumière bataillant à l’intérieur de Dylan

Nettie Moore
« Nettie Moore, » sonne comme une chanson du 19ème filtrée par Robert Johnson … images métaphoriques et interrogations ondoyantes

Ain't Talkin'
un violon, un piano, une guitare des percussions comme des flaques d’eau et une ballade qui s'élève très haut. Le pénitent erre, marche, et aspire à faire le bien – et pour faire le bien il faut parfois …. Un sens tortueux du pressentiment... foudroiement, chez Dylan il y a longtemps que ça a calciné mais le tonnerre résonne encore, sacré tonnerre … sacré Dylan amen !

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