vendredi 5 mai 2006

La « croquignolette » du jour - Wendy O Williams

« Depuis que les Plasmatics vendent quelques disques et que le fric des gigs ne passe plus en cautions à payer aux prisons américaines j’ai réussi à économiser pour m’acheter un bustier … »

On imagine assez mal l’enfance d’une Wendy O Williams, petite créature angélique rêvant devant le Ed Sullivan show, enfance dans une ferme de l’état de New York, enfance bucolique presque … Mais bien vite à l’âge de seize ans notre mouflette déguerpit, laissant famille et un destin doucereux d’ouvrière chez Kodak de coté.

On imagine assez mal une Wendy O Williams hippie, et pourtant, trajectoire classique : La route, l’Europe, elle s’installe en Floride où elle vend des colliers et des objets en macramé. Elle rencontre ensuite celui qui deviendra son mentor, un certain Rod Svenson croquignolet follement tordu qui l’exhibera comme objet érotique dans d’improbables chorégraphies alternatives à fort potentiel politique (et pornographique), seventies rulez …

En 77 même si Wendy n’est plus complètement une jeunette (elle est née en 49), Svenson a une fugace idée, « hey !! ma cocotte, le punk c’est ce qu’il nous faut, trop délire !! » Allez hop !!! C’est parti, et décidément le punk c’est quand même souvent un truc de manager canaille. Donc création d’un groupe incertain les Plasmatics, autour d’une Wendy qui joue merveilleusement de ses seins siliconés et de musiciens qui eux jouent merveilleusement... de rien du tout. Tout dans l’emballage rien dans le reste. Du gros « Punk Not Dead » qui tache même pas drôle.

Les disques sont anecdotiques, le principal est dans le Barnum monstrueux qui accompagne le groupe sur scène : Explosion de Cadillac, destruction de téléviseurs, des guitares frappées comme par des coups de fer à repasser déraisonnables, mais surtout et avant tout Wendy oooooo Wendy au milieu du chaos, coiffure iroquoise, elle monte sur scène vêtue d’un seul slip de coton blanc et d’un bout d’étoffe de la même couleur dissimulant ridiculement ses protubérances mammaires . Elle hurle, râle, invective la foule, se roule par terre, montre son cul, orne ses tétons de pinces à linge, puis les couvre de crème à raser sur laquelle elle émiette une matière indécise (des mottes de terre) !! Plus qu’un show ! Du grand guignol teinté d’actionnisme viennois au rabais, pathétique, ridicule, mais frôlant le génie.

Un soir de 1981 à Milwaukee sémillante citée post-industrielle, la brigade des mœurs arrête Wendy en plein gig, sous l’inculpation de « simulation ( ?) de masturbation avec un manche de marteau » bastonnade générale Rod Svenson est assommé par les flics, on le jette en prison la douce Wendy le rejoint bientôt, douze points de suture à l’arcade sourcilière, Wendy ne se laisse pas faire, non, mais !

Libéré sous caution le groupe se produit ensuite au Madison Square Garden, et rebelote : Wendy simule un coït avec la hampe du « Star Spangled Banner » fait exploser un camion découpe deux trois guitares à la tronçonneuse, la routine quoi !

Notre séduisante amie devient une sorte d’attraction, une bête de foire, elle fricote un temps avec l’aigrefin Warhol, elle est la grande copine de Lemmy le barbare de Motörhead … Mais petit à petit le public se lasse, les disques qui sortent sont tous mauvais (Coup d’Etat le moins mauvais.) Les Plasmatics en sont réduits à faire les premières parties de Kiss et se séparent finalement en 1983.

Commence une carrière solo erratique pour notre exquise croquignolette, recentrage pathétique vers le plus mauvais Hard-Rock. Elle n’est plus que la caricature d’elle-même, et après une ultime tentative de reconversion dans le rap ! Retour aux sources inattendu, elle se réfugie dans une ferme ou elle s’occupe d’animaux et de nourriture bio, comme quoi c’est avec les vieux Punks décatis que l’on fait les plus flamboyants hippies …
Bon les céréales et l’abstinence macrobiotique c’est bien joli alors un jour de déprime, de lucidité ? Wendy prend son fusil et se fait valdinguer le ciboulot dans l’azur, elle avait 49 ans : « Poor little Wendy ».


14 commentaires:

Anonyme a dit…

On ne trouve pratiquement que du négatif dans ton texte, tu détestes ça et ça se sent fortement !!! Il n'en reste que la musique était bonne (ne t'en déplaise), pour moi le coté "grand guignol" ne vient qu'ensuite. Je resterai courtois et quitte cette triste page sans t'insulter!

Philippe L a dit…

C’est vrai que cette page est d’une tristesse éhontée ! Je ne vous permets pas néanmoins de me tutoyer avec autant de désinvolture… cher anonyme positif…

Anonyme a dit…

Je pleure apres avoir lu "ton" texte & je suis blessé profondement...La révolte & la dètresse de Wendy dans cette cruelle societe t'amuses apparement.Moi & Wendy nous haissons ton monde cruel & nous préferons crever que vivre aux milieux de gens qui rigolent de nos souffrances.
Patrick :0130902738.

stormbringer1968 a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
stormbringer1968 a dit…

bonjour "votre honneur" (je ne veux pas que vous puissiez me taxer de vous manquer de respect)
je trouve moi aussi que votre présentation du "phénomène Wendy O Williams" est bien partiale! cela prouve au moins que le but était atteint; même 20 ans après la disparition des Plasmatics et 10 ans après le suicide de Wendy elle continue à déranger, à gêner les bien-pensants; quand à sa musique nous sommes encore quelques uns à la faire hurler tout en profitant des miracles de la technologie moderne pour revoir Wendy juchée sur un bus scolaire défoncer un mur de téléviseur.à cela une seule conclusion votre honneur: "FUCK OFF et PUNK'S NOT DEAD !!!

nooneisimmune a dit…

Plasmatics rulz !

Anonyme a dit…

Article interessant et bien ecrit mais un peu trop négatif effectivement.

Perso, je n'aime pas tellement les disques du groupes et je comprends que le côté theatral des Plasmatics puisse paraitre ridicule. Mais c'est voulu.

Ce qui me gène le plus dans cet article, c'est le suicide de Wendy decrit comme une soit disant "prise de conscience"...

Franchement, c'est irrespectueux. Pourquoi tant de haine contre cette femme, qui certes n'etait pas très équilibrée, mais qui ne meritait pas la mort pour autant ?

Wattie

http://www.deadend.fr

Anonyme a dit…

Quand on prétend écrire un billet (aigre plus que doux)sur un phénomène punck comme Wendy O ,il est préférable d'avoir préalablement retiré le balai que l'on a dans le fondement;certaines sont définitivement interdites aux lecteurs de Télérama !

François a dit…

article honteux !
surtout sur la fin tragique de Wendy ,qui s'est effectivement tiré une balle dans la tete , mais apres avoir preparé le plat preferé de son compagnon ,agrementé de graines à planter , elle est partie dans la foret ,a donné à manger à des ecureuils sauvages , puis a mis fin à ses jours...
Rock In Peace , Wendy

Did a dit…

A lire les commentaires effarouchés dignes de fans de Frédéric François à qui on aurait osé présenter leur idole sans paillettes, on se demande où sont les "bien-pensants" ? S'il n'est même plus permis de dire ce qu'on pense des "gloires" du punk alors c'est que ce mouvement n'était pas un mouvement de liberté. Juste une pantalonnade destinée à exciter les ados que vous fûtes alors.

Anonyme a dit…

J'adorais Butcher Baby à l'époque , l'alchimie était parfaite , le nom du groupe ( plasma + plastic ), son physique de barbie trash défoncée ou possédée , longs cheveux platine avec mèches roses et yeux fous , les seins nus "auto-censurés" avec un bout de ruban adhésif noir , le gitariste en tutu bleu ciel , la pochette du disque avec la cadillac à moitié trempée dans une piscine , le vinyl rouge translucide comme du sang frais , sa phrase culte : " I do like smashing up expensive things ", à la fin du clip elle monte dans une cadillac blanche et fonce droit dans un mur de briques , et en saute juste avant l'impact , un peu plus loin , une ambulance attend , au cas ou ... et enfin , le son réellement SUBLIIIME de la guitare électrique sciée en deux avec la tronçonneuse ...Je l'ais complètement oubliée aprés ...je n'aimais pas sa nouvelle coupe de cheveux !

Anonyme a dit…

Et bien moi, je suis d'accord.
Elle s'est rendue compte qu'elle avait une vie de merde et en a tiré les conséquences.
Elle s'est fait baiser par tout le monde, au sens propre comme au sens figuré, manipuler, exploiter, ridiculiser, par cette industrie de merde qu'est le show-biz et plus particulièrement la musique de djeunes soit disant révoltés mais néanmoins appelés, le CONS, à passer au tiroir caisse pour assouvir leur soif de rébellion en peau de lapin, bien canalisée par le type au costard et aux dents en or.
Sa vie de patachon, Wendy, elle l'a analysée, en nana intelligente qu'elle était ! Le souvenir de la petite fille toute mignonne qu'elle était l'a rattrapée, et elle n'a pu le supporter. Wendy, en fait, elle aurait aimer pouvoir revenir en arrière, aller bosser chez Kodac et trouver un mec gentil avec lequel elle se serait mariée et aurait eu trois gamins... c'était une romantique, Wendy ! RIP.

Anonyme a dit…

i like this girl et pis c'est tout

Anonyme a dit…

WOW Malgré sa triste fin et ce que vous pensez , elle a brisé des barrières et sa musique était excellente. À bon entendeur salut le haineux