lundi 8 mai 2006

Jonathan Goes Country (1990)



Quand Vincent Van Gogh reproduisait les estampes d’ Hiroshige avec minutie bien évidemment c’était du Van Gogh et que cela ; du bidule torturé qui se baladait sur la toile alors que bon Hiroshige lui n’était pas trop lui un dégoupillé de l’âme. Quand Jonathan Richman fait de la country et bien c’est indéniablement du Jonathan pur sucre qui semble débarrasser cette musique souvent passionnante de son gras métaphysique en la faisant basculer du coté du léger le plus total. Tout cela avec les armes de cette musique : Guitare slide, et reprise de quelques standards mordorés développés en corolles naïves. L’album est a l’image de sa pochette où un vendeur chafouin tente de fourguer une immonde paire de boots rouges à un Jonathan un peu circonspect. Au recto de cette pochette on voit Jonathan de dos errant sur un trottoir, les infâmes boots rouges aux pieds et même de dos en sent bien que ce n’est pas important tout ça ; la country, le prétendu ridicule, que ce qui compte c’est ce qui s’échappe de lui : le Velvet, Charles Trenet, les dinosaures, la country, peu importe … Même si ce disque est l’un de ses plus apparemment anodins il y a comme toujours quelques perles qui surnagent : le craquant « Your the one for me » une reprise redneck pour rire mais quand même très douce de « Corner Store » une ballade au coin du feu « Man Walks Among Us » ou la voix de Jonathan est sidérante (c’est un immense crooner) il y a surtout le bouleversant « The Neighbors » qui réveille le fantôme de Gram Parsons et le souvenir de sa fusion presque surnaturelle avec Emmylou Harris ... Vive le bonheur conjugale !! d’ailleurs Jonathan c’est très bien faire ça ... faire pleurer les gens avec du bonheur. Sacré Jonathan …

Les mauvaises langues diront-elles que tout ça c’est du Douanier Rousseau et bien qu’elles restent dans leur mauvaise foi chafouine et leur second degré placebo.

à suivre...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

aîe aîe aîe c'était trop bien, que des bonnes choses sur jonathan dans ce blog et là...bleurg le crash...dire de J goes country que c'est anodin c'est pas possible m'sieur! C'est pour moi un très bon disque de jonathan mais de surcroît un excellent et intelligent disque de country, plein d'humour et de poésie, du grand jojo je vous dis !. Bon, pour le petit dino bravo! philippe R.